TECH – Chine: amende de près d’un milliard à Ant Group et mise au pas des géants du numérique

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Le groupe chinois Ant Group, ex-filiale du géant de l’e-commerce Alibaba, écope d’une amende de 900 millions d’euros. Officiellement, l’entreprise paye plusieurs infractions au droit des consommateurs. C’est le dernier épisode en date d’une mise au pas par Pékin des géants du numérique.

Le groupe chinois Ant Group, ex-filiale du géant du e-commerce Alibaba, écope d'une amende de 900 millions d'euros.
Le groupe chinois Ant Group, ex-filiale du géant du e-commerce Alibaba, écope d’une amende de 900 millions d’euros. REUTERS – ALY SONG

Ant Group est l’entreprise derrière Alipay, un service de paiement sur mobile très populaire en Chine avec 700 millions d’utilisateurs chaque mois. La filiale d’Alibaba, concurrent chinois d’Amazon, a été, elle aussi, fondée par le milliardaire Jack Ma.

Au départ, les autorités chinoises ont plutôt pratiqué une politique de laisser-faire qui a permis aux champions chinois de se faire une place face aux mastodontes américains. Mais, à partir de la toute fin des années 2010, Pékin a commencé à voir d’un mauvais œil la montée en puissance de ces entreprises qui échappaient en partie au contrôle du pouvoir chinois et menaçaient de lui faire de l’ombre.

La reprise en main a été brutale : mi-2020, alors qu’Ant Group s’apprête à entrer en bourse pour 37 milliards de dollars, l’opération est annulée soudainement. L’empire de Jack Ma est peu à peu démantelé, en 2021 Alibaba se voit infliger une amende 18 milliards de yuans, 2,3 milliards d’euros, pour abus de position dominante.

C’est dans ce contexte qu’Ant Group est séparé du reste du groupe et restructuré pour lui imposer les mêmes règles qu’au secteur bancaire. Cette amende, comme celle de 400 millions d’euros imposée dans la foulée à Tencent, autre géant du secteur, est perçue par les observateurs comme le point final de cette reprise en main.

Vers d’autres sanctions ?

Pour Jean de Chambure, consultant indépendant spécialiste du numérique, cette salve de sanctions marque en effet la fin d’un cycle de reprise en main par les autorités chinoises. « C’est une manière de réguler un peu les propres monstres qu’ils ont laissés eux-mêmes créer, explique-t-il au micro de Nathanaël Vittrant du service Économie de RFI. Il ne faut pas qu’ils aillent trop loin, en particulier dans un contexte dans lequel la croissance chinoise ralentit assez fortement. Ils ont eu raison de réguler, d’un point de vue économique, leurs géants numériques, mais maintenant, il faut aussi qu’ils les préservent, ils ne doivent pas non plus complètement saborder le bateau. Et donc le fait de faire ça ensemble, c’est aussi un signal au public pour montrer que ce n’est pas personnellement Jack Ma qui est condamné, c’est plus un système qu’ils essaient de réguler. »

Et Jean de Chambure de noter qu’il faut être prudent : « C’est probablement la fin d’une première salve de sanctions à l’égard de Tencent et d’Alibaba pour les faire redescendre à un niveau de puissance qui soit raisonnable. Mais, selon moi, il n’est pas du tout exclu que d’autres sanctions, d’une même puissance financière, arrivent de la part du gouvernement chinois à l’encontre de certains géants du numérique ». Et le consultant de citer, dans le commerce en ligne, Pinduoduo, ByteDance, connu en Occident sous le nom de Tik Tok, et qui, lui, concurrence énormément Tencent.

Source – RFI

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