Enquête sur des opérations de change suspectes
La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) mène une enquête sur les comptes du magnat nigérian concernant des opérations de change douteuses.
L’EFCC, une agence anti-corruption, a récemment visité les bureaux du groupe Dangote, le plus grand conglomérat industriel du Nigeria. Ils soupçonnent le magnat nigérian Aliko Dangote d’être impliqué dans des délits financiers durant le mandat de Godwin Emefiele, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria de 2014 à 2023. Emefiele lui-même fait actuellement l’objet d’une enquête pour corruption.
La perquisition des bureaux du groupe Dangote à Lagos s’inscrit dans le cadre de l’enquête de l’EFCC sur les allocations préférentielles de devises effectuées par l’ancien dépositaire du Trésor. Aliko Dangote, actif dans les industries du ciment, des engrais, du sucre et bientôt du pétrole, n’est pas la seule cible de l’EFCC.
52 entreprises sous surveillance
L’agence nigériane anti-corruption cible au total 52 entreprises nigérianes, dont BUA, concurrent direct de Dangote Cement. En fait, Abdul Samad Rabiu, le président de la BUA, a accusé en novembre Aliko Dangote et sa holding de bénéficier d’opérations de change illégales. Ces accusations ont été démenties par le géant panafricain des matériaux de construction.
Selon les allégations de l’EFCC, ces sociétés auraient bénéficié de taux de change préférentiels pour acheter des dollars à prix réduit afin d’importer des matières premières et de poursuivre leurs opérations. Jusqu’en juin 2023, lorsque Godwin Emefiele a été destitué par le président nigérian Bola Tinubu, la Banque centrale du Nigeria (CBN) appliquait plusieurs taux de change.
Tomber en disgrâce
Godwin Emefiele, suspendu au cours d’une enquête sur les activités de la Banque centrale et ensuite arrêté par l’agence de sécurité nationale, a été libéré en décembre après avoir payé une caution de plus de 300 000 euros. L’ancien gardien du Trésor est soupçonné de fautes graves, notamment de fraude dans l’attribution de marchés publics.
Décoré Commandeur de l’Ordre de la République fédérale (CFR) sous Muhammadu Buhari, Godwin Emefiele est en proie à des ennuis judiciaires depuis l’entrée en fonction du nouveau président en mai 2023. Ancien candidat aux primaires du parti au pouvoir All Progressives Congress ( APC) contre Bola Tinubu, il est une nouvelle fois mis en cause dans un récent rapport d’enquête sur la gestion de la Banque centrale.
L’ancien gouverneur de la CBN, responsable de la refonte du naira, est accusé d’avoir mis à genoux la plus grande économie d’Afrique ces dernières années.
La rédaction
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