Tech – Meta (Facebook et Instagram) lance une option payante, l’accès aux plateformes reste gratuit

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Après presque vingt ans à défendre un modèle économique fondé sur la gratuité des services et la publicité, Meta – Facebook et Instagram – va faire payer la vérification des comptes mais l’accès à la plateforme reste bien gratuit. Le groupe a aussi promis de limiter ses dépenses, Marck Zuckerberg, le patron, voulant faire de 2023 « l’année de l’efficacité ».

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Marck Zuckerberg, patron de Meta, veut faire de 2023 « l’année de l’efficacité ». (Crédits : Reuters)

[Article écrit dimanche 19 février à 20h35 et mis à jour lundi 20 février à 6h50]

Cette annonce risque de faire grincer des dents. Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook, Instagram) a annoncé dimanche le lancement d’un abonnement payant à partir de 11,99 dollars par mois pour authentifier son compte sur les plateformes, alors que le géant des réseaux sociaux traverse une passe financière difficile.

La formule, qui sera d’abord déployée en Australie et Nouvelle-Zélande cette semaine, ressemble à celle mise en place par Elon Musk sur Twitter, avec des services de vérification de l’identité et des avantages comme « un accès direct au service client ».

Les abonnés à Meta Verified, la nouvelle option, pourront faire vérifier leur compte sur Facebook et Instagram en fournissant une carte d’identité officielle, et ensuite afficher un « badge bleu », signalant qu’ils sont bien la personne qu’ils disent être. Leur compte sera aussi mieux protégé contre le risque d’usurpation de l’identité grâce à une surveillance proactive.

En cas de problème, les abonnés pourront s’adresser directement à des employés du service client. Et leurs messages, photos et vidéos seront mieux relayés que les autres, en apparaissant en tête des résultats de recherche, des commentaires et des recommandations.

L’offre vise les créateurs de contenu

L’abonnement est optionnel et les plateformes resteront gratuites. Les utilisateurs intéressés doivent avoir au moins 18 ans et les entreprises n’y ont pas accès, mais Meta n’exclut pas de les inclure à l’avenir.

La nouvelle offre vise avant tout les créateurs de contenus. Meta a expliqué à l’AFP avoir conçu Meta Verified en fonction des demandes reçues de la part de créateurs en pleine ascension. Pour Carolina Milanesi, analyste de Creative Strategies, la bataille entre les plateformes s’est en effet déplacée du côté des créateurs « qui produisent les contenus qui captivent l’attention du public ». Snapchat, Reddit et Discord proposent tous de débourser quelques dollars par mois pour avoir accès à des outils supplémentaires.

Mais, selon l’experte, la formule manque de cohérence, avec des fonctionnalités qui répondent aux besoins de différents types d’utilisateurs : l’authentification pour les organisations officielles et personnalités, la promotion pour les influenceurs, la sécurité qui « devrait s’appliquer à tous ». C’est un « étrange mélange », estime-t-elle : « je ne suis pas sûre qu’il y ait suffisamment de choses pour aucune catégorie de personnes pour justifier la dépense ».

Il est de plus en plus difficile pour les plateformes de récolter des données personnelles

Facebook avait établi à ses débuts le modèle dominant des grandes plateformes en ligne : les utilisateurs profitent de services gratuits qui, en contrepartie, récoltent des informations personnelles sur eux pour les cibler avec de la publicité personnalisée. Plébiscités par les annonceurs, des grandes marques aux petits commerces, Google et Meta sont ainsi rapidement devenus les acteurs dominants du secteur, gagnant des dizaines de milliards de dollars chaque année. Mais l’inflation grignote les budgets des annonceurs, l’attention des utilisateurs est divisée entre de nombreuses applications et celles-ci ne peuvent plus récolter autant de données personnelles qu’avant l’intervention des autorités (notamment européennes) et d’Apple pour mieux protéger la vie privée en ligne.

Twitter a déjà lancé son abonnement « Blue », pour 7 dollars par mois sur le web ou 11 dollars sur l’iPhone. Blue permet d’avoir la fameuse coche bleue, gage d’authenticité, de mieux promouvoir ses messages, de voir deux fois moins de publicités et de disposer de plus de libertés rédactionnelles (tweets plus longs, etc).

 

Un déclin moins important que prévu en 2022Meta voyait début février son action bondir de près de 20% au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels et annuels. Les résultats présentés par Meta ont pourtant révélé une baisse historique de son chiffre d’affaires en 2022, principalement due à un repli des recettes publicitaires. Son bénéfice net annuel est ressorti à 23,2 milliards de dollars, 41% de moins que l’année précédente. Le marché semble avoir choisi de se focaliser sur le fait que ce déclin a été moins important que prévu par les analystes et que le nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook a atteint les 2 milliards de personnes en fin d’année. Après avoir déjà supprimé à l’automne 11.000 postes, soit environ 13% de ses effectifs, et gelé les embauches jusqu’à fin mars, Meta a aussi promis de limiter ses dépenses, Marck Zuckerberg voulant faire de 2023 « l’année de l’efficacité ». L’entreprise a aussi annoncé un programme de rachat d’actions pour 40 milliards de dollars.

Source – LaTribune

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