Rwanda: à Kigali, le succès de «Black Panther» fait celui d’un créateur de mode

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Le styliste rwandais Matthew Rugamba. dans son atelier du quatier résidentiel de Gacuriro à Kigali.
Le styliste rwandais Matthew Rugamba. dans son atelier du quatier résidentiel de Gacuriro à Kigali. © RFI/Lucie Mouillaud

Matthew Rugamba, fondateur de la marque de vêtements pour hommes House of Tayo, a vu pour la deuxième fois l’une de ses créations portée sur le tapis rouge hollywoodien à la soirée de première de Black Panther fin octobre. Une opportunité sans pareille pour promouvoir sa marque, aux reflets du secteur rwandais de la mode en pleine croissance.

De notre correspondante à Kigali,

Dans l’atelier installé dans une maison du quartier résidentiel de Gacuriro, le bruit des machines à coudre recouvre en partie la voix du créateur de mode Matthew Rugamba. « C’est l’étage principal de l’atelier. Nous avons plusieurs couturiers avec différents niveaux de compétences, et c’est ici que nous fabriquons tous nos produits en ce moment », indique-t-il.

Plus d’un mois après son retour d’Hollywood, Matthew Rugamba continue de rêver de la soirée de première du film Black Panther : Wakanda Forever. Sur son téléphone, le créateur garde précieusement les photos de l’acteur Junior Nyong’o sur le tapis rouge, habillé d’une de ses créations, une tenue en hommage à l’acteur Chadwick Boseman, star de la franchise Marvel, décédé en 2020.

« C’est une sorte de costume avec une cape sur les manches d’un blanc cassé, pour célébrer la vie de l’acteur du film Chadwick Boseman. Puis, on a rajouté des imprimés en zigzag sur le devant de la veste, aux couleurs de Black Panther, et avec des motifs imigongo, les motifs traditionnels rwandais, et nous avons structuré la veste comme une armure. L’inspiration du modèle était très diverse, mais il devait être pertinent pour l’occasion. »

De deux à vingt-trois employés

En 2018, le designer avait déjà habillé Junior Nyong’o pour le tapis rouge de la sortie du premier volet de Black Panther. Un événement qui a largement contribué à la croissance de la marque rwandaise. « Le premier impact que l’on a vu, c’est le nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux. Puis le but a été de les transformer en ventes. C’est aussi une question de crédibilité : quand on voit une tenue sur le tapis rouge, automatiquement, on est validé. On a eu des opportunités de voyager, d’exposer notre collection, ça a vraiment aidé la construction de l’image de marque. »

Depuis son lancement en 2011, House of Tayo est passée de deux à 23 employés. Prochaine étape pour Matthew Rugamba : créer une identité forte, connue au niveau mondial, pour le secteur de la mode au Rwanda. « Si je reviens avec une ceinture qui vient d’Italie, en cuir italien, on va automatiquement présumer que c’est de la bonne qualité. C’est une sorte de défi collectif pour l’industrie de la mode au Rwanda : comment peut-on produire cette même idée reçue ? Donc il faut avoir de bons produits, mais si on va au-delà, il faut vendre cette image de la mode rwandaise, pour la faire connaître. »

À Kigali, le secteur de la mode bénéficie de la politique Made in Rwanda destinée à développer les industries locales, notamment avec la levée des taxes sur la valeur ajoutée et l’importation des tissus.

Source – RFI

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