Commerce- Chine, Etats-Unis et Afrique au coeur des discussions commerciales européennes

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C’est une réunion préparatoire. Elle est censée poser les jalons d’avancées concrètes lors d’une rencontre, formelle cette fois-ci, à Luxembourg le 3 juin. Les ministres européens du commerce se retrouvent dès dimanche soir sur les rives de la Méditerranée, au palais du Pharo à Marseille, à l’invitation de leur homologue français Franck Riester dont le pays préside l’Union européenne durant les six premiers mois de cette année.

Les ministres doivent évoquer les moyens à mettre en oeuvre pour raviver une Organisation mondiale du commerce (OMC) bien en peine sous les coups de boutoir de l’administration américaine quant à son fonctionnement et dont les règles sont inadaptées aux pratiques commerciales chinoises. Si la nouvelle directrice générale Ngozi Okonjo Iweala a donné une nouvelle impulsion , il n’en reste pas moins que « depuis le report de la réunion ministérielle des 164 pays membres de l’automne dernier, les négociations sur plusieurs dossiers prioritaires, à l’instar des subventions à la pêche ou de la politique agricole, sont au ralenti », indique-t-on au ministère du commerce français.

Tensions avec la Chine

Hôte du sommet sur l’Océan à Brest , vendredi, Emmanuel Macron a de nouveau plaidé pour la conclusion à l’OMC d’un accord contre les aides publiques à la surpêche et la pêche illicite. « Nous pouvons, je dirais même nous devons, aboutir à un accord », a-t-il déclaré. « On ne peut pas, quand on parle de biodiversité ou de climat, dire des choses et ensuite quand on revient aux affaires commerciales, faire le contraire. Nos agendas doivent être synchronisés », a-t-il martelé.

Lundi, les ministres plancheront sur plusieurs autres dossiers brûlants. A commencer par les tensions entre la Lituanie et la Chine qui se répercutent sur l’ensemble des multinationales européennes travaillant avec ce pays balte. « L’embargo silencieux de la Chine sur les produits lituaniens concerne l’ensemble de l’Union », indique-t-on rue de la convention. La Commission européenne a d’ailleurs porté l’affaire devant l’OMC contre la Chine pour pratiques commerciales discriminatoires. Seul problème : la procédure risque d’être longue. « Mais, c’est la seule dont nous disposons pour faire plier la Chine, l’Union n’ayant pas encore ses propres instruments juridiques », ajoute le ministère français. D’où l’importance d’avancer sur le dossier législatif relatif à la coercition. La Commission européenne a enfin présenté ses propositions en décembre dernier pour une législation européenne anti-coercition. Paris espère une conclusion au niveau du Conseil européen cette année.

La France compte parvenir à boucler sous sa présidence le dossier concernant l’accès aux marchés publics. L’instrument permettra de limiter l’accès aux appels d’offres ouverts de l’Union pour les entreprises non-européennes issues de pays n’offrant pas des conditions d’accès similaires aux entreprises européennes.

Préparer le sommet UE Afrique

Autre sujet au menu des ministres, il s’agit de préparer la deuxième réunion du Conseil sur le commerce et les technologies, forum de coopération entre l’Union européenne et les Etats-Unis, qui doit se tenir au printemps en France après une première réunion à Pittsburgh, en septembre dernier. Paris veut du concret en la matière.

Il s’agit d’alléger les contraintes pesant sur les entreprises européennes du fait des contrôles des exportations qu’exercent les Etats-Unis. Il importe de sécuriser les chaînes de valeurs et de récréer de la confiance entre les deux blocs. Les chaînes de valeurs, il en sera aussi question avec les discussions sur la refonte du partenariat entre l’Union européenne et les pays africains qui se réuniront en sommet les 17 et 18 février.

Source: Les ECHOS

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