RDC : numérique et argent mobile s’imposent aux banques

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En République démocratique du Congo (RDC), immense pays en mal d’infrastructures où le dollar et le cash sont rois, le numérique est l’avenir des banques, assure le directeur général de l’une d’elles, la Rawbank, qui publie jeudi ses résultats annuels.

Depuis l’hyperinflation des années 1990 et quelques faillites retentissantes, les banques n’ont guère la cote en RDC, où beaucoup préfèrent encore mettre leur argent sous leur matelas plutôt que dans un compte courant. Mais pour Mustafa Rawji “la confiance est en train de s’installer”, affirme-t-il à l’AFP.

La Rawbank, banque locale dont le siège est à Kinshasa, a été créée en 2002 par la famille Rawji, arrivée d’Inde il y a une centaine d’années dans l’ex-Congo belge, où elle est présente dans plusieurs secteurs économiques. Mustafa, son directeur général, né en RDC et formé à la finance à l’étranger, est de la quatrième génération.

Sur un total de quelque 100 millions d’habitants, il estime à environ 10 millions le nombre de personnes ayant accès à des services financiers proposés soit par les banques, soit par des opérateurs télécoms.

Si on veut atteindre un jour 50 millions de clients, cela ne sera pas avec des agences bancaires et de longues files d’attente pour retirer son argent, mais avec “la technologie” et les services et applications qui vont avec, dit-il.

“Nous devons adapter nos produits, en fonction des réalités et des besoins locaux”, poursuit Mustafa Rawji. Car si les Congolais n’aiment pas beaucoup les banques, ils sont de plus en plus nombreux à transférer de l’argent via leur téléphone.

Rawbank a donc lancé en 2019 son propre service de “porte-monnaie électronique”, en accélérant une numérisation qui, souligne sa direction, permet de toucher un public plus large et de le “bancariser”.

Parmi ses autres produits “maison”, la banque met en avant son programme déjà ancien “Lady’s first”, lancé en 2010, de soutien à l’entrepreneuriat féminin. Elle se félicite aussi d’avoir créé en 2021 la première salle des marchés de RDC, prélude à un éventuel futur marché de capitaux.

Dans ses résultats pour 2022, elle met l’accent sur une augmentation de 39%, avec des encours de 1,3 milliard de dollars, des crédits à sa clientèle – particuliers, PME et grosses entreprises, du secteur minier notamment. Conséquence, selon Mustafa Rawji, d’une croissance du PIB de plus de 8%, mais aussi d’un retour en grâce des banques.

D’ailleurs, observe-t-il, “si on regarde les bilans des banques sur les 20 dernières années, on voit que globalement, le secteur a grandi de 20% par an”.

Source – Fr.africanews

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