Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, les deux réseaux sociaux et les deux messageries du géant californien, subissaient une panne massive, lundi 4 octobre, affectant potentiellement des dizaines de millions d’utilisateurs dans le monde, alors que le groupe traverse l’une de ses pires crises de relations publiques.
Le site Downdetector montrait notamment des pannes dans des zones densément peuplées comme Washington ou Paris.
“Ce site est inaccessible”, “Impossible de trouver l’adresse du serveur”, indiquait le site de Facebook à de nombreux utilisateurs lundi vers 16 h GMT. La panne semblait durer depuis environ une heure.
“Nous sommes au courant que certaines personnes ont du mal à accéder à nos applications et produits. Nous travaillons à un retour à la normale le plus rapidement possible et nous présentons nos excuses pour ce désagrément”, a tweeté Andy Stone, un porte-parole de Facebook.
À Wall Street, le cours de Facebook, déjà en baisse en début de séance, accélérait ses pertes et chutait de près de 6 %.
L’entreprise n’a pas réagi immédiatement à une sollicitation de l’AFP sur la panne.
La plateforme aux près de 3 milliards d’utilisateurs mensuels traverse l’une des pires crises de sa réputation depuis deux semaines, à cause des révélations d’une lanceuse d’alerte.
“Donner la priorité à la croissance plutôt qu’à la sûreté”
Ancienne ingénieure cheffe de produit chez Facebook, Frances Haugen a fait fuiter de nombreux documents internes et a accusé le groupe de “(choisir) le profit plutôt que la sûreté” de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS dimanche.
Avant son départ de l’entreprise, en mai, Frances Haugen avait emporté avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l’entreprise, qu’elle a confiés notamment au Wall Street Journal.
Dans un article publié mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l’entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents.
Les études évoquent notamment les liens entre le mythe du corps féminin idéal véhiculé par de nombreux contenus sur les réseaux et les risques pour la santé mentale des adolescentes complexées.
La lanceuse d’alerte est aussi revenue sur le scrutin présidentiel américain de novembre 2020, quand Facebook avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion de fausses informations.
Mais selon Frances Haugen, “dès que l’élection a été terminée”, le groupe les a reconfigurés comme avant, “pour donner la priorité à la croissance plutôt qu’à la sûreté”, a-t-elle soutenu dans son entretien à l’émission “60 Minutes”, sur CBS.
Elle doit être interrogée mardi par les élus américains lors d’une audition consacrée à l’impact de Facebook et Instagram sur les jeunes utilisateurs, une semaine après une longue séance de questions des sénateurs adressées à Antigone Davis, responsable de la sécurité et de l’enfance au sein de la firme.
Avec AFP
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