L’Assemblée nationale du Cameroun a reçu lundi un projet de loi portant modification de l’Ordonnance n°2021/004 du 29 décembre 2021 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2020/018 du 17 décembre 2020 portant loi de finances du Cameroun pour l’exercice 2021. Ce texte soumis à l’approbation des députés révèle qu’au cours de l’exercice budgétaire 2021, le Cameroun a largement dépassé son plafond d’endettement, et que son volume de prêts, initialement plafonné à 650 milliards de FCFA, a été relevé de 276 milliards de FCFA, passant ainsi à 926 milliards de FCFA, soit une hausse de 42,2%.
Ce relèvement est soutenu par la signature de six accords de prêts autorisés par le Président de la République Paul Biya, pour un montant de 427,891 milliards de FCFA, soit une augmentation substantielle de 77,891 milliards de FCFA. Dans le même temps, le Cameroun a procédé à trois emprunts non concessionnels, pour un montant de 146,807 milliards de FCFA sur le plafond de prêts non concessionnels de 300 milliards. Dès lors il s’est dégagé une marge de 153,192 milliards de FCFA, laquelle somme était pressentie pour être consommée parmi six projets structurants qui avaient déjà reçu un avis favorable du Comité national de la dette publique (CNDP).
Il s’agit notamment de : projet de construction et d’équipement de l’Hôpital régional annexe de Mbalmayo ; du projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad ; eu projet d’extension au plan national du système intelligent de vidéosurveillance urbaine ; du projet d’aménagement de la Ring Road ; du projet de renouvellement de la ligne ferroviaire Bélabo-Ngaoundéré ; et du projet d’électrification de 200 localités par systèmes solaires photovoltaïques. L’on apprend par ailleurs que le volume potentiel des engagements de l’Etat à fin décembre 2021 s’élevait à 349,638 milliards de FCFA.
Il importe de préciser que, selon la définition du Fonds monétaire international (FMI), un prêt est dit concessionnel si son élément don (rapport exprimé en pourcentage, de l’écart entre la valeur initiale et la valeur actualisée du prêt, divisé par la valeur initiale du prêt) est supérieur ou égal à 35%. Ce type de prêt est encouragé par le FMI, car jugé moins onéreux ; mais regardé avec méfiance par les souverainistes du fait des conditionnalités qui l’accompagnent.
SOURCE : ECOMATIN
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