Les producteurs de banane plantain veulent relever le défi de produire plus et sans pesticides

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Dans sa chronique des matières premières, Marie-Pierre Olphand a révélé qu’il faudrait 20 millions de tonnes de banane plantain pour répondre à la demande des consommateurs d’alloco, de missolé, ou encore de plantain bouilli sur le continent africain. Soit deux fois plus que ce qui est produit aujourd’hui. En Afrique centrale et de l’Ouest la demande est permanente, notamment au Cameroun et en Côte d’ivoire. Et se heurte à une production saisonnière. Résultat, en dehors des périodes de récolte, les consommateurs sont obligés de faire un régime sec tout en cherchant des substituts telles que les céréales européennes. Pendant le pic de production, en revanche, il y a surabondance et les pertes sont inévitables.

Selon notre consœur de Radio France internationale (RFI), le défi est donc d’arriver à mieux conserver les fruits par des infrastructures de stockage ou de transformation, pour en faire un produit sec, comme de la farine ou des chips. Et en parallèle, d’augmenter les volumes : le marché à prendre est immense.

La production doit changer d’échelle mais pas à n’importe quel prix

Mais comment élargir les petits périmètres des jardins de case dans lesquels le bananier plantain pousse associé au cacaoyer, manioc ou encore arachide, généralement sans pesticide ? Comment passer à une culture à grande échelle sans pour autant tomber dans les dérives d’une agriculture intensive conventionnelle ? C’est la question sur laquelle plusieurs experts planchent depuis des années, et qui a trouvé une réponse via l’Initiative pour l’intensification écologique de la banane plantain en Afrique (IPA) lancée ce mois de mars. Un projet lancé par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et plusieurs partenaires qui vise à fédérer les acteurs des filières africaines, et surtout à convaincre les institutionnels et les producteurs qu’il est possible de développer une culture performante, rentable et respectueuse de l’environnement.

Le plantain destiné au marché local peut se passer de pesticides

La caractéristique du plantain c’est qu’il est destiné à un marché local, et qu’il n’a pas l’obligation de répondre au standard exigé par l’exportation en Europe. Au plus, les fruits voyagent en camion pour du commerce sous-régional.  « Cultiver un beau produit calibré avec pesticide n’est donc pas justifié », explique un spécialiste de la filière, Sylvain Dépigny animateur pour la filière banane plantain au CIRAD.

Pour les consommateurs c’est aussi un enjeu financier. Le prix de la banane plantain peut être multiplié par sept dans les zones de production en période de pénurie. Plus de banane plantain, sur une période plus longue de l’année, ce serait l’assurance de prix plus bas et plus stables.

 

SOURCE : VIVA AFRIKA

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