Finance / Bvmac : le Cameroun réussit son emprunt obligataire 2023, avec une cagnotte de plus de 150 milliards de FCFA

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À la clôture des souscriptions de l’emprunt obligataire 2023 de l’État du Cameroun, le 30 juin 2023, les investisseurs ont procuré au Trésor public une enveloppe supérieure aux 150 milliards de FCFA sollicités dans le cadre de l’opération, souffle une source proche du dossier, qui n’a cependant pas souhaité révéler le montant obtenu. « Le résultat de l’opération doit d’abord être validé par la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale) », justifie notre source.

En plus de la validation du résultat de cette opération de levée de fonds initiée par l’État du Cameroun à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), apprend-on de sources internes au ministère des Finances, le régulateur du marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) devrait également être sollicité par le Cameroun, afin d’autoriser l’encaissement des fonds sursouscrits. Le quitus de la Cosumaf permettra alors au Cameroun d’empocher plus que les 150 milliards de FCFA sollicités initialement.

Cette démarche du gouvernement est d’autant plus logique que l’on se souvient que le projet initial était d’aller sur le marché financier sous-régional pour lever 200 milliards de FCFA. Mais, cette enveloppe avait été finalement revue à la baisse, en raison des conditions du marché devenues difficiles, du fait de la politique monétaire d’austérité mise en place par la Beac pour combattre l’inflation. De ce point de vue, l’engouement manifesté par les investisseurs autour du 7e appel public à l’épargne de l’État du Cameroun constitue une aubaine, pour pouvoir se rapprocher davantage de l’enveloppe de 200 milliards de FCFA de départ.

Prise ferme

Le succès obtenu par le Trésor public camerounais dans le cadre de ce nouvel appel public à l’épargne, malgré une conjoncture financière difficile, est loin d’être une surprise. D’abord parce que le consortium d’arrangeurs (Financia Capital, Afriland Bourse & Investissement, Attijari Securities Central Africa, Société Générale Capital Securities Central Africa et Upline Securities Central Africa) recruté par l’État du Cameroun pour cette opération a garanti à l’emprunteur une prise ferme d’un montant de 104 milliards de FCFA. Cette enveloppe, qui représente les fonds déjà disponibles avant même l’ouverture des souscriptions, représentait déjà 70% de l’enveloppe recherchée. Même si cette prise ferme est la plus faible jamais garantie à l’État jusqu’ici, elle balisait déjà le chemin du succès de l’opération.

Ensuite, en dépit de sa politique de prudence sur les taux d’intérêt, et au regard des conditions du marché, le Cameroun a dû cette fois-ci relever la rémunération des investisseurs (entre 5,80% et 7,25% de taux d’intérêt) pour mieux les aguicher, tout en multipliant les maturités des titres (3 ans à 8 ans, avec des différés de 2 ans à 3 ans). D’où le choix d’un emprunt obligataire à taux multiples, qui a la particularité de donner aux investisseurs la possibilité de souscrire pour des maturités longues à des taux d’intérêt plus élevés, ou pour des maturités plus courtes à des taux d’intérêt plus bas.

Enfin, le succès que vient d’enregistrer le Cameroun sur son 7e emprunt obligataire tient de ce que, depuis le début de ses opérations sur le marché financier en 2010, le pays est crédité d’une bonne signature (économie diversifiée et en croissance, taux d’endettement en dessous du seuil communautaire, solvabilité, etc.), gage d’assurance pour les investisseurs. Le ministre délégué aux Finances, Yaouba Abdoulaye, l’a d’ailleurs rappelé le 14 juin 2023 à Yaoundé, la capitale du pays. C’était au cours de la conférence de presse de lancement officiel de la campagne de promotion (Road show) de l’emprunt obligataire 2023 de l’État du Cameroun.

Pour rappel, les financements mobilisés par le Trésor public dans le cadre de cet emprunt obligataire serviront à réaliser des projets d’infrastructures dans le pays. Selon la note d’information élaborée dans le cadre de l’opération, plus de 85 milliards de FCFA sont destinés au secteur des travaux publics, contre 20,5 milliards de FCFA pour le secteur eau et énergie, 15 milliards de FCFA pour l’aménagement urbain, 14 milliards de FCFA pour le secteur des transports et 15 milliards de FCFA pour la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Avec la surallocation des ressources qui se profile à l’horizon, de nouveaux projets devraient intégrer la liste initiale, tout comme les enveloppes initiales allouées à certains projets pourraient être revues à la hausse.

Source – investirAuCameroun

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