ENERGIE – AFRIQUE : Les recommandations de Bank of Africa et du CRI de Casablanca-Settat pour développer les énergies renouvelables

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Une importante étude réalisée par le CRI de Casablanca-Settat en partenariat avec Bank Of Africa propose un certain nombre de recommandations visant la mise en place d’un écosystème industriel dédié aux énergies renouvelables dans la région. D’abord, l’accélération de la mise en œuvre des lois nouvellement adoptées, renforcée par l’activation d’un contrat-programme apte à améliorer les capacités des porteurs de projets et acteurs déjà en activité. Ensuite, un dispositif de développement des petits projets et de positionnement sur une multitude de composants de la chaîne de valeur non disponibles en fabrication locale et/ou dont la faisabilité technique est abordable. Enfin, l’adoption d’une fiscalité incitative dédiée, la promotion du «Made in Morocco» et le renforcement des capacités des intervenants nationaux pour conquérir de nouveaux marchés à l’étranger, surtout en Afrique.

 

La région de Casablanca-Settat regorge d’atouts et de potentialités pour abriter un écosystème industriel plus soutenable autour des énergies propres. C’est bien là quelques-uns des enseignements de l’étude réalisée conjointement entre le Centre régional d’investissement (CRI) de Casablanca-Settat et Bank of Africa (BOA).
Cette analyse, sur le thème «Industries des énergies renouvelables : Quels potentiels et perspectives pour la région Casablanca-Settat» est basée sur la récolte de données et informations auprès d’opérateurs et institutionnels du secteur des énergies renouvelables (EnR) a permis de mettre en avant plusieurs recommandations aussi bien pour le photovoltaïque et l’éolien.

Photovoltaïque : les 13 recommandations de l’étude de Bank of Africa et du CRI Casablanca-Settat

Dans le photovoltaïque, plusieurs pistes sont proposées. Ainsi, en termes de produits et services, les auteurs appellent, d’abord, à l’adoption d’une approche holistique à travers l’accélération de la signature d’un contrat programme entre l’État et les opérateurs du secteur. Les deux partenaires insistent également sur l’importance de se concentrer sur une multitude de composants de la chaîne de valeur de l’industrie PV qui ne sont pas disponibles en fabrication locale et/ou dont la faisabilité technique est abordable comme c’est le cas des structures, des trackers, des MC4 et des T connecteurs, des câbles solaires, des boîtes de jonction ou encore des travaux de maintenance.

Mais ce n’est pas tout, la région peut aussi tirer profit du grand potentiel de la mobilité électrique et des écosystèmes câblage et batteries, développés dans le sillage des industries automobiles et aéronautiques et plus particulièrement suite à la découverte d’un important gisement de lithium au Maroc.

Par ailleurs, l’étude appelle à ne pas sous-estimer le potentiel associé au pompage solaire, aidé en cela par les subventions agricoles, et aux chauffe-eau solaires, en prévision de la décompensation du gaz. Et enfin, l’étude soutient la promotion et la crédibilité du «Made in Morocco» et des certifications de l’institut marocain de normalisation (Imanor).

Sur le volet réglementaire, il devient urgent d’activer l’opérationnalisation du déblocage enclenché de la moyenne tension pour le solaire privé. Et pour libérer davantage le marché national de moyenne tension, il faudrait accélérer la mise en œuvre de la loi 82-21 relative à l’autoproduction et parfaire continuellement ses dispositions. L’étude relève qu’il faudrait aussi simplifier la procédure de demande de raccordement de l’installation PV en autoproduction au réseau national. Et pour finir, elle appelle à encadrer et encourager l’innovation pour le développement de nouvelles solutions de stockage.

S’agissant de la fiscalité et de la douane, l’analyse met en avant l’importance du renforcement du dispositif des incitations fiscales et des aides financières plus encourageantes tant aux particuliers qu’aux industriels pour encourager et facilité la transition vers les énergies renouvelables. Mais aussi prévoir des mesures douanières pour la promotion de la fabrication locale de composants solaires en révisant les droits d’importation communs qui se situent actuellement autour de 2,5%. Pour ce qui est des recommandations orientées marchés, les deux partenaires indiquent qu’il faut bâtir un savoir-faire local effectivement exportable via, notamment, la promotion de l’innovation et la R&D. Et pour conquérir de nouveaux marchés à l’étranger, principalement en Afrique, il faudrait renforcer les capacités des opérateurs nationaux en termes de références locales et de financement.

Éolien : ce que recommande Bank of Africa et le CRI Casablanca-Settat

À l’instar du photovoltaïque, l’étude met en avant 4 catégories de recommandations. Ainsi en termes de produits et services, l’analyse insiste sur l’importance d’accélérer la mise en place d’un contrat programme industriel dédié à la filière. Mais aussi de développer, de façon prioritaire, les composants de la chaîne de valeur de l’industrie éolienne non disponibles en fabrication locale et/ou dont la faisabilité technique est abordable. C’est le cas par exemple des convertisseurs/alternateurs, des freins ou encore des commandes électriques des tours.

Autre point important, la création d’une expertise dans l’estimation du potentiel éolien, le dimensionnement des parcs et la calibration des anémomètres, la réception des éoliennes et dans la gestion de maintenance (GMAO). Et comme pour le PV, il faudrait tirer profit de la proximité de la région avec les écosystèmes automobiles, aéronautiques, IMMEE et les autres parcs industriels.

Les auteurs de l’étude appellent également à réfléchir à l’éventualité d’une production dans la région des tours et pales peu adaptées au transport, sous réserve du développement de l’éolien offshore, des petites éoliennes et de l’adhésion des clients industriels à proximité. Les deux partenaires soulignent également l’importance de développer des partenariats avec les entreprises internationales spécialisées. Le but étant de réaliser les sous-systèmes manquants de la chaîne de valeur éolienne.

Par ailleurs, l’étude incite à explorer le développement de l’éolien offshore, moins contraignant en termes d’occupation physique de l’espace et à se préparer à saisir d’autres opportunités liées notamment au démantèlement et au repowering des parcs éoliens ; Sur le plan réglementaire, deux avis ressortent. Le premier concerne la résolution de l’équation du foncier nécessaire au développement des parcs éoliens dans la région. Et le second porte sur la simplification de la procédure de demande de raccordement de l’installation éolienne au réseau national.

S’agissant de la fiscalité et de la douane, l’étude met en avant l’importance de renforcer le dispositif des incitations fiscales et des aides financières aussi bien aux particuliers qu’aux industriels afin d’encourager et faciliter la transition vers les EnR. Les auteurs indiquent également qu’il faudrait prévoir des mesures douanières pour la promotion de la fabrication locale de composants éoliens en révisant les droits d’importation communs qui se situent autour de 2,5%, comme c’est le cas des groupes électrogènes et convertisseurs rotatifs électriques.

Enfin, concernant les recommandations orientées marchés, l’étude propose d’appuyer la création d’un marché de la petite éolienne et d’étendre le programme de pompage solaire à l’éolien. Mais aussi, de renforcer les capacités des opérateurs nationaux, en termes de formation et de références locales, dans leur conquête de nouveaux marchés à l’étranger, surtout en Afrique.

 

Sourc lematin.ma

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