Télétravail : certains n’hésitent plus à sous-traiter dans le dos du patron

Partager Sur
La crise sanitaire a obligé les entreprises à s’adapter, en passant au télétravail. Et aujourd’hui, même si la majorité des restrictions liées au COVID-19 ont disparu, de nombreuses organisations continuent d’autoriser leurs salariés à travailler chez eux. D’autres ont opté pour un modèle hybride qui mélange télétravail et présentiel.

Le télétravail a de nombreux avantages, puisqu’il peut permettre un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Et des employés sont aussi ravis de ne pas avoir à faire le trajet pour se rendre sur leurs lieux de travail tous les jours.

De nombreuses études ont été réalisées sur le sujet. Par exemple, au mois de mai, nous relayions un rapport du Conseil national de la productivité suggérant que la productivité des salariés a augmenté grâce au télétravail.

« À la différence de nombreuses crises antérieures qui conduisaient à un ralentissement de la productivité tendancielle, l’accélération du recours au télétravail lié à la crise sanitaire pourrait finalement aboutir à un gain durable de productivité »indique le CNP.

Mais le télétravail n’a pas que des avantages. En effet côté salariés, celui-ci peut aussi entraîner une dégradation des conditions de travail. Et par ailleurs, une autre étude suggère que les salariés européens commencent à se lasser.

Et en ce qui concerne les employeurs, ceux-ci peuvent avoir des difficultés à vérifier le travail de leurs salariés. D’ailleurs, un nouveau type de fraude a émergé avec le télétravail : des employés qui sous-traitent leurs tâches à de freelancers pour avoir du temps libre ou pour pouvoir avoir plusieurs boulots en même temps.

Des télétravailleurs sous-traitent leurs tâches

Pour le moment, nous n’avons pas de données précises sur ce phénomène. Mais celui-ci est mis en lumière dans un article récemment publié par le site Business Insider.

Dans cet article, BI relaie le témoignage d’un spécialiste en cloud computing pakistanais qui a reçu une proposition sur la plateforme pour freelancers Upwork. Cette proposition provenait d’un salarié allemand qui travaillait pour un fabricant de puces.

Lorsque le Pakistanais a demandé des détails techniques, il aurait reçu des documents confidentiels de l’entreprise, ainsi qu’un login et un mot de passe permettant d’accéder au réseau de cette entreprise. Sentant qu’il y avait quelque chose d’anormal, il a finalement refusé le travail.

Celui-ci a publié son témoignage sur le forum Reddit, et a été surpris en lisant de nombreux commentaires d’autres freelancers qui auraient déjà reçu des propositions similaires. En substance, c’est courant.

Et ce n’est pas qu’une impression. Le phénomène serait assez courant dans les domaines techniques, et notamment chez les développeurs. C’est ce qu’explique Cameron Edwards, vice-présidente de l’agence de recrutement américaine Malten Silver, spécialisée dans le numérique.

D’après Business Insider, celle-ci indique que généralement, il s’agit de personnes travaillant aux États-Unis ou en Europe pour de grandes entreprises, avec des salaires élevés qui sous-traitent des tâches à des freelancers vivant dans des pays à faibles revenus, avec des rémunérations moins élevées.

Le problème, c’est que cet outsourcing se fait à l’insu de l’employeur et que des tiers non autorisés peuvent obtenir des accès à des informations confidentielles, ou même à des données sensibles d’utilisateurs.

Le phénomène n’est pas nouveau. Mais d’après Cameron Edwards, les cas rapportés sont plus nombreux ces deux dernières années.

En entreprise, des signes peuvent permettre de détecter les employés qui sous-traitent les tâches qui leur ont été assignées : par exemple, si le compte du salarié se connecte avec une adresse IP suspecte (à des milliers de kilomètres de son emplacement habituel).

Plus malin, un informaticien payé 90 000 dollars a fait le buzz en développant un script qui automatise son travail, lui permettant de ne rester que 10 minutes par jour sur son bureau.

« En une semaine environ, j’ai été en mesure d’écrire, de débuguer et de perfectionner un script simple qui accomplit tout mon travail. Il analyse essentiellement le disque dur sur site à la recherche de nouveaux fichiers, génère des valeurs de hachage pour ceux-ci, les transfère vers le cloud, puis génère à nouveau des valeurs de hachage pour la fidélité », avait-il expliqué sur les réseaux sociaux.

 

Source: presse-citron

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *