Retour en territoire positif pour l’or noir. Le cours du baril de pétrole américain, qui était devenu négatif lundi pour la première fois de son histoire en raison de la saturation des stocks et de l’effondrement de la demande liés à la crise du coronavirus, rebondit mardi matin en Asie et revient légèrement au-dessus de zéro. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mai s’échange en matinée à 1,10 dollar, contre un prix de clôture de -37,63 dollars lundi soir à New York. Il n’était jamais tombé en dessous de 10 dollars depuis la création de ce contrat en 1983.
Déstabilisées par la chute des cours du brut américain lundi, les Bourses asiatiques ont passé la journée de mardi dans le rouge. A Tokyo, le Nikkei a perdu 1,97 % à 19.280,78 points et le Topix, plus large, a cédé 1,15 % à 1.415,89 points.
L’effondrement de lundi, expliquent les analystes, est dû en partie à la saturation du dépôt pétrolier de Cushing, dans l’Oklahoma , un des plus importants des Etats-Unis. « Le problème c’est qu’en ce moment dans le monde, personne ne conduit de voiture », a observé le président américain Donald Trump. « Les usines sont fermées et les commerces sont fermés. »
Selon les premières estimations, la consommation de pétrole dans le monde a ainsi chuté de 20 millions de barils par jour (mb/j) et jusqu’à plus de 30 mb/j pour les plus pessimistes. Avant la pandémie, le marché tournait autour des 100 mb/j.
Stabilisation des contrats pour juin
La chute de lundi était également en partie technique, la négociation des contrats pour mai s’achevant ce mardi. La frénésie qui a envoyé les prix en territoire négatif lundi pour la première fois s’explique par la hâte des vendeurs de trouver un acheteur en mesure de prendre physiquement possession de la marchandise.
« Le contrat sur le WTI pour mai expire mardi, ce qui force tous les détenteurs de ce contrat à accepter les livraisons physiques », a expliqué dans une note ANZ Bank. « Avec les capacités de stockage qui se remplissent rapidement […] on craint qu’il n’y ait aucun endroit pour l’entreposer ».
Le marché, soulignent les opérateurs, se focalise désormais sur les contrats pour juin. Pour ces derniers, le baril vaut mardi matin en Asie plus de 21 dollars, contre 20,43 dollars à la clôture à New York la veille.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne cotée à Londres, est, lui, beaucoup moins affecté et progresse de 1,58 % à 26,3 dollars.
Source : LesEchos
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