Eco Numérique- Le financement de la transformation numérique en Afrique

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Au cours de la dernière décennie, le continent africain a réalisé d’importants progrès en termes de transformation numérique comme en témoignent l’adoption massive du mobile et de l’internet mobile, le succès du mobile banking et l’émergence récente d’un écosystème de startups innovantes. Cependant, de nombreux chantiers sont encore en cours et tous les pays n’avancent pas à la même vitesse malgré une ambition commune au niveau continental.

Le financement de la transformation numérique de l’Afrique représente un enjeu majeur pour le continent tant le besoin en capitaux est important pour mener à bien tous les chantiers liés au développement du numérique. La multiplicité des parties prenantes (financeurs privés et publics, nationaux et internationaux), des instruments de financement (prêts, subventions, Partenariats Privé-Public) et des enjeux de souveraineté (hébergement des données, protection des données personnelles) et de relations internationales qui en découlent en font un sujet complexe et peu étudié.

Les promesses de la transformation numérique

La transformation numérique d’un pays (aussi appelée transformation digitale ou digitalisation) désigne le processus d’intégration des technologies numériques dans l’ensemble des activités économiques et sociales. Tous les pays du monde sont concernés par cette évolution qui s’applique aussi bien aux ménages (utilisation d’internet pour communiquer, télétravail, achats en ligne), aux entreprises (e-commerce, solutions informatiques et d’Intelligence Artificielle) et aux administrations publiques (dématérialisation des démarches administratives, identité numérique, open data).

Il faut rappeler que les bénéfices liés à l’adoption des technologies numériques sont la raison principale de l’engouement général pour la transformation numérique de nos sociétés. Une étude publiée par l’Union Internationale des Télécommunications a par exemple démontré qu’une hausse de 10% de la pénétration d’internet haut-débit mobile en Afrique engendrait une hausse moyenne de 2.5% du PIB/habitant. La disponibilité de réseaux mobiles permettrait dans certains cas le développement de nouveaux marchés et services : en Afrique du Sud, une étude a démontré que la couverture d’une région du pays par un réseau mobile a entrainé une augmentation significative du taux d’emploi. Au Kenya et en Tanzanie, le lancement de services financiers et de micro-paiements via mobile a permis la diminution du prix des services bancaires et du nombre de personnes « non bancarisées » dans ces pays. Au Ghana et au Cap Vert, l’introduction d’applications de santé mobiles (m-health) a eu comme conséquence un accès plus facile et abordable à des services de santé de meilleure qualité.

La transformation numérique des pays africains n’est donc pas une fin en soi mais représente un levier important pour leur développement économique qui se traduit par la croissance économique, la création d’emploi, le développement de compétences et le développement de nouvelles opportunités commerciales.

Le modèle africain de transformation numérique

Au niveau continental, la Commission de l’Union Africaine (UA) a introduit en 2020 un cadre stratégique pour la transformation numérique de l’Afrique pour les dix prochaines années. Celui-ci s’appuie sur des cadres existants tels que l’Initiative Politique et Réglementaire pour l’Afrique Numérique (PRIDA).

Spécifiquement conçu pour soutenir le projet de Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), il fournit une feuille de route vers la construction d’un marché numérique unique en Afrique d’ici 2030.

Cette stratégie repose sur des piliers fondamentaux tels que présentés dans la Figure 1, des secteurs critiques comme l’industrie numérique, et la finance numérique pour conduire la transformation numérique et des thèmes transversaux pour appuyer l’écosystème numérique (contenu numérique et applications, identité numérique, nouvelles technologies, cybersécurité, etc.).

Source: Agence Ecofin

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