Commerce- Togo, Cameroun et Côte d’Ivoire champions africains de la consommation de vin

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26% des Togolais boivent au moins un verre de vin par mois, c’est ce qui ressort de l’étude conduite sur l’ensemble du continent par le cabinet Sagaci Research. Les Camerounais suivent de près avec 25% devant les Ivoiriens avec 23%. L’Afrique francophone consomme davantage de jus de la treille que l’Afrique anglophone. Selon Julien Garcier, cofondateur du cabinet Sagaci Research, il faut y voir un héritage colonial.

« Dans les données, c’est très clair. On a suivi dans notre étude la part de la population adulte qui avait consommé du vin lors des quatre dernières semaines, et quand vous regardez, tous les pays qui sont en tête de liste en termes de consommation sont quasiment tous des pays francophones d’Afrique de l’Ouest », explique-t-il.

Mais si l’Afrique anglophone apprécie davantage le whisky et le cognac, la tendance va peut-être s’inverser. C’est du moins la conviction de Sonia Massioui, une jeune Française qui a ouvert en 2019 un bar à vin à Nairobi, au Kenya. Son établissement sert du vin au verre, ce qui est encore une rareté. Et la clientèle, dit-elle est conquise :

« Maintenant, nous avons des clients Kényans qui viennent et qui prennent un Mâcon-Village, un Sancerre, et qui commencent à apprécier d’autres vins. Parce que pour moi l’intérêt, c’est que les gens découvrent des vins qu’ils n’auraient jamais pensé à commander, un Croze-Hermitage, un Saint-Joseph. J’ai fait une dégustation de vins Chapoutier, et pour que tout le monde puisse y accéder, je les ai faits à prix coûtant. Et c’était extraordinaire. Les Kényans ont adoré. Par exemple, j’avais plein d’étudiantes qui adorent le vin et qui en ont profité pour déguster des vins qu’elles n’auraient jamais pu goûter autrement ».

Au Kenya et dans les pays anglophones, le vin est considéré comme une boisson de femme et le whisky une boisson d’hommes, à l’inverse de ce que l’on constate en Afrique francophone. Là, encore l’héritage colonial est présent.

« On a vu dans notre étude que les pays pour lesquels la consommation de la part des femmes était la plus importante étaient le Zimbabwe en tête, suivi de peu par le Kenya, et ensuite, même un pays qui a une culture de consommation de vins comme l’Afrique du Sud, on voit que les femmes sont sur-consommatrices par rapport aux hommes », suligne Julien Garcier.

D’une façon globale, les Africains boivent encore bien moins de vin que les Européens ou les Américains, mais la tendance est à la hausse. Il faut aussi y voir les failles de la réglementation antialcoolisme, moins contraignante qu’ailleurs. Pour les publicitaires et les distributeurs de spiritueux en Afrique souvent tout est permis. C’est en quelque sorte « open-bar ».

Source: Rfi

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