La société Fish&Co, contrôlée par le milliardaire camerounais Albert Kouiche, vient de signer avec l’Agence de promotion des investissements (API), une convention relative à un projet de production de poissons et d’alevins, d’élevage de crevettes marines et d’eau douce, puis de construction d’une usine de production d’aliments de poissons.
À la faveur de cette convention, Fish&Co va bénéficier dans le cadre de son projet, de certaines exonérations fiscalo-douanières sur une période allant de 5 à 10 ans, ainsi que le prévoit la loi de 2013 (révisée en 2017) portant incitations à l’investissement privé au Cameroun.
Dans le détail, le projet porté par Fish&Co va se déployer sur trois sites. À Dibamba, dans la région du Littoral, il est prévu la production de 5 millions d’alevins par an, la construction d’une usine d’aliments de poissons d’une capacité de 12 000 tonnes, ainsi que la production annuelle de 5 000 tonnes de poissons de type tilapia.
À Kribi, la cité balnéaire du sud du pays, Fish&Co entend élever des crevettes marines et d’eau douce, de manière à obtenir une production annuelle de 100 tonnes. Sur la retenue du barrage de Lom Pangar, dans la région de l’Est, l’entreprise ambitionne de déployer un dispositif de collecte de la production de poissons, en partenariat avec les pêcheurs artisanaux.
Importations massives
« Ce projet va beaucoup apporter au secteur aquacole au Cameroun. La demande en produits halieutiques dans notre pays tourne autour de 500 000 tonnes, et nous ne produisons qu’environ 300 000 tonnes. Il y a donc un gap à combler et ce sont des projets de ce type qui nous aideront à le faire », indique Divine Ngala Tombuh, sous-directeur de l’aquaculture au ministère de l’Élevage, cité par Cameroon Tribune, le quotidien à capitaux publics. « Pour le moment, le gap est comblé par les importations, qui font sortir du pays des devises pour environ 100 milliards de FCFA par an. Il est question, à travers des projets comme ceux-ci, de domestiquer ces 100 milliards de FCFA », ajoute-t-il.
Mais, au-delà de doper la production aquacole, qui culmine actuellement à 10 000 tonnes par an, et que le gouvernement veut rapidement porter à 100 000 tonnes grâce à diverses initiatives en cours, le projet de Fish&Co va permettre au milliardaire Albert Kouinche de diversifier davantage ses activités dans le pays.
Pour rappel, cet opérateur économique, ancien cadre du Crédit foncier, banque publique de l’habitat, est le promoteur d’Express Union. Cette entreprise de transfert d’argent, qui s’est par la suite lancée dans la microfinance, a longtemps dominé le marché du transfert d’argent domestique au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale, avant de perdre sa superbe à cause du Mobile Money des opérateurs de téléphonie mobile.
À côté d’Express Union, Albert Kouinche est actionnaire de Banque Atlantique Cameroun, et a discrètement pris le contrôle de la Société camerounaise d’équipements (SCE). Il s’agit d’un établissement financier qui octroie à ses clients des crédits pour l’achat de biens et du petit équipement domestique.
Source : Investir Au Cameroun
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