Disparition, incarcération, enlèvement… les revers de fortune des magnats chinois

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2020 : l’étrange ­évaporation de Jack Ma

Jack Ma, fondateur du site de vente en ligne Alibaba, le 11 septembre 2019, à Hangzhou.

Le fondateur d’Alibaba, 56 ans, le géant chinois du commerce en ligne, et homme le plus riche de Chine, n’a pas été vu en public depuis un congrès sur la finance fin octobre 2020. Il y avait accusé les banques et les autorités financières chinoises d’avoir une « mentalité de prêteur sur gage ». Avec la filiale financière d’Alibaba, Ant Group, Jack Ma voulait révolutionner le secteur, en prêtant à ses clients grâce à une évaluation de leur solvabilité fondée sur le big data. Mais sa sortie n’a pas plu aux autorités : le 2 novembre, Jack Ma était convoqué par le régulateur bancaire et l’introduction en Bourse d’Ant Group annulée. Il n’est pas réapparu en public depuis.

2018 : l’incarcération longue durée de Wu Xiaohui

L’ex-président de la troisième société d’assurance chinoise, Wu Xiaohui (le 26 mars 2017, à Boao, dans la province du Hainan), fut condamné en 2018 à dix-huit ans de prison pour fraude.

Agé de 54 ans, l’ancien patron de l’assureur Anbang, numéro 3 en Chine, utilisait ses connexions politiques pour développer son entreprise à toute vitesse. Il multipliait les investissements risqués, comme le rachat de l’hôtel Waldorf Astoria à New York, pour près de 2 milliards de dollars, en 2015. Mais, depuis 2016, la Chine a fait de la lutte contre les risques financiers une priorité. Wu Xiaohui est arrêté en juin 2017. Un an plus tard, il est condamné à dix-huit ans de prison pour fraude et abus de pouvoir.

2017 : le mystérieux kidnapping de Xiao Jianhua

Le fondateur du fonds d’investissement Tomorrow Group, Xiao Jianhua, dans un parc de Pékin. Enlevé en 2017, l’homme d’affaires n’a plus réapparu depuis.

Il avait fondé Tomorrow Group, un fonds d’investissement qui gérait notamment la fortune de fils de dirigeants communistes. En savait-il trop ? Menacé d’arrestation depuis 2013, il s’installe à Hongkong, censé être plus sûre. Mais, en 2017, il est enlevé par des hommes en civil, dans sa chambre du Four Seasons. On n’a plus jamais entendu parler de lui (il aurait 48 ans aujourd’hui), mais certains médias assurent qu’il est en résidence surveillée en Chine continentale. Son groupe a été démantelé.

2015 : la retraite forcée de Guo Guangchang

Le président du groupe Fosun, Guo Guangchang, le 11 novembre 2015, à Wuhan.

A 53 ans, le président de Fosun International, conglomérat qui détient notamment le Club Med et le Cirque du Soleil, est surnommé le « Warren Buffet chinois » pour son talent à conclure des affaires. Il avait été porté disparu fin 2015. L’entreprise avait alors indiqué qu’il « collaborait dans le cadre d’une enquête », sans plus de précisions. Il avait pu reprendre ses fonctions une semaine plus tard.

2015 : la fugue impromptue de Yim Fung

Le PDG de la banque chinoise d’investissement Guotai Securities, Yim Fung, en février 2017.

Le patron hongkongais de Guotai Securities, une des principales banques d’investissement de Chine, avait lui aussi disparu un mois, fin 2015, pour « collaborer dans le cadre d’une enquête », avant de reprendre ses fonctions. Comme les autres, l’homme de 57 ans faisait les frais d’une campagne de lutte contre la corruption lancée par le président chinois Xi Jinping, qui visait à la fois à nettoyer le Parti, à l’image ternie, et à asseoir son pouvoir, en affaiblissant des factions rivales.

Source: lemonde.fr

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