La Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), dans ses capacités productives actuelles, peine à satisfaire les besoins du marché de la consommation des boissons. Mieux, elle est confrontée à une crise sibylline caractérisée par une rareté de ses produits, autant ses boissons gazeuses, les bières que ses alcools-mixtes, lesquels sont très prisés, et disparaissent aussitôt des circuits de distribution dès leur sortie d’usine. Même si le top management de cette entreprise se refuse à révéler les données relatives aux capacités productives actuelles de ses usines, il reconnaît tout de même que le déficit de production se situe autour de 5 à 10%, et que cela entraîne inéluctablement une perte des parts de marché du groupe SABC dans un environnement fortement concurrentiel. « Il faut se projeter sur l’amélioration des capacités actuelles, et se projeter sur le futur centre de production de demain », acquiesce le directeur général du Groupe SABC, Emmanuel De Tailly, au cours d’une visite le vendredi 1er avril 2022, du centre opérationnel d’excellence des usines et région du Centre à Yaoundé.
En effet, le business modèle actuel de cette entreprise semble ne plus satisfaire de manière optimale les besoins du marché. Pour ce faire, le groupe SABC projette de nouveaux investissements dans le but de se réinventer, et des réflexions sont menées par le top-management, en vue d’améliorer ses capacités productives. « On a évoqué un coût de 30 milliards de FCFA pour maintenir à flot le business modèle actuel. Pour des nouvelles usines, il faut rajouter 60 milliards de FCFA à peu près », confesse le directeur général du Groupe SABC. Il va sans dire qu’une enveloppe de 90 milliards de FCFA sera injectée pour un accroissement des capacités des usines de Yaoundé, et éventuellement celles des régions du Littoral et du Nord. Quant à la région de l’Ouest, ses capacités sont amenuisées par des difficultés d’approvisionnement en eau et en énergie, qu’il convient préalablement de résorber avant d’envisager de nouveaux investissements. « Il faut qu’on résolve ce problème. Encore une fois, il faut pouvoir augmenter les capacités en ayant la certitude qu’on a l’électricité, de l’eau et éventuellement de l’espace pour qu’on augmente les capacités », ajoute Emmanuel De Tailly.
Équation financière
Les projections du groupe SABC sont cependant tributaires de ressources financières disponibles. Une équation que devra résoudre l’entreprise si elle espère les concrétiser à court, moyen ou long terme. « Tout ça est en débat, il faut aussi avoir la capacité financière. Et comme nos prix sont bloqués à l’heure actuelle, c’est un peu compliqué », renseigne le directeur général. Tout laisse croire qu’une partie de ces financements est tributaire d’une revalorisation des prix des boissons alcoolisées au bénéfice des opérateurs du secteur. C’est du moins l’une des solutions préconisées par le Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam) lors d’une concertation avec le gouvernement le 18 mars 2022 à Yaoundé, en vue d’atténuer les surcoûts d’au moins 35 milliards de FCFA entre 2020 et 2022, du fait de l’explosion des prix des matières premières et du fret maritime malgré l’atténuation des effets de la pandémie du Covid-19, et surtout du déclenchement, fin février 2022, du conflit armé russo-ukrainien.
D’après le Gicam, la principale organisation patronale du Cameroun, les opérateurs de l’industrie brassicole préconisent une révision à la hausse de 50 FCFA TTC, soit 35 FCFA HT, sur le prix public conseillé de 650 FCFA pour la bouteille de bière de 65 cl. Pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore donné de suite à cette doléance, dans un contexte marqué par une crise inflationniste aiguë.
SOURCE : ECOMATIN
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