Au Cameroun, l’entreprise, dont le nom « Jengu » renvoie à la sirène ou « l’esprit de l’eau » dans la langue Duala, s’est attachée le partenariat de la société chinoise S-King, qui a beaucoup travaillé sur la corrélation entre la production de l’énergie solaire et la propulsion d’un véhicule électrique.
« C’est ce partenaire chinois qui nous fournit tout le matériel et a conduit la formation de nos équipes au Cameroun, afin que nous puissions assurer toute la partie montage surplace à Douala », explique Paul Jike, coordonnateur de Jengu Sarl.
Depuis mai 2019, la société a déjà monté 12 tricycles et engins à deux roues, exposés dans son showroom de Bonapriso, à Douala. « Nous avons un peu suspendu le montage des engins pour l’instant, en attendant d’avoir les différentes homologations des autorités, afin de pouvoir commercialiser nos produits », confie le coordonnateur de l’entreprise, qui revendique une capacité de production de quatre engins par jour, hormis le temps dédié à la peinture.
Selon Paul Jike, les véhicules actuellement disponibles chez Jengu Sarl sont des échantillons importés. Leur montage à Douala est tributaire non seulement des homologations attendues des pouvoirs publics, mais aussi de l’engouement des clients, qui conditionnera la levée des fonds pour l’acquisition d’une chaîne de montage à installer dans les ateliers de l’entreprise à Douala.
Sotrabus, le pionnier…
Surplombés d’une plaque photovoltaïque permettant de capter l’énergie solaire pour charger la batterie, également chargeable au moyen d’une simple prise électrique, les véhicules, motos et tricycles électriques de Jengu Sarl disposent d’une autonomie de fonctionnement sur 90 à 250 km, selon l’engin. Avec un niveau de batterie à zéro, ils sont rechargeables sur une durée comprise entre 6 et 8 heures, soutiennent les responsables de l’entreprise.
Au demeurant, bien qu’étant pionnière dans le montage des deux, trois et probablement quatre roues électriques au Cameroun, Jengu Sarl est cependant la 2e unité de montage de matériels roulants à s’installer dans le pays. En effet, depuis l’année 2015, la Société de transformation de bus (Sotrabus) monte à Douala des bus de transport de 45, 50 et 70 places, très appréciés par certaines compagnies de transport interurbain du pays.
Selon Albert Mbafe Konkou, l’ingénieur polytechnicien camerounais qui contrôle le capital de Sotrabus, les bus produits dans la zone portuaire de Douala sont tropicalisés, puisqu’ils sont adaptés aux routes africaines. Sotrabus ambitionne d’ailleurs de conquérir le continent sur le moyen terme, en commençant par l’Afrique centrale.
Cameroon Automotive Holding ronge son frein
Deux autres unités de montage de véhicules et autres engins sont attendues au Cameroun depuis 2015. En effet, depuis le 11 juin 2015 à Yaoundé, le gouvernement a signé avec la société de joint-venture sino-camerounaise Cameroon Automotive Holding, une convention d’investissement en vue de la construction de deux unités de montage de véhicules dans les villes de Douala et de Kribi.
Du 20 au 26 avril 2017, ce consortium a exposé au palais des sports de Yaoundé, 20 véhicules de gammes différentes (des berlines, des camionnettes, des minibus, des véhicules 4×4 et des tracteurs) venus tout droit de la Chine, dans le cadre du China-Cameroon Auto Show. Cette exposition, selon ses organisateurs, avait pour objectif de permettre aux populations et aux autorités camerounaises de découvrir, voire de tester les modèles de véhicules chinois qui seront bientôt montés localement. Trois ans plus tard, Cameroon Automotive Holding continue de ronger son frein.
Ce dernier projet bénéficie de la loi de 2013 (révisée en 2017) portant incitation à l’investissement privé au Cameroun, qui octroie des exonérations fiscalo-douanières aux entreprises sur une période allant de 5 à 10 ans, aussi bien pendant les phases d’installation que de production. Environ 4 620 emplois directs devraient être générés au cours des 15 premières années d’activités des deux unités de montage susmentionnées. Le montant total des investissements est officiellement estimé à 92 milliards de FCFA.
Brice R. Mbodiam
Source: Agence EcoFin
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