Travail. Entreprises : méfiez-vous des titres ronflants

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Chef de ceci, directeur de cela. La surenchère dans les intitulés de poste vire au ridicule et masque souvent une réalité difficile, explique le magazine britannique “The Economist”.

La tendance n’a pas échappé à The Economist : il existe depuis plusieurs années une surenchère dans les titres, si bien qu’au lieu d’avoir affaire à un ou une réceptionniste, par exemple, vous vous retrouvez en face d’un ambassadeur (ou d’une ambassadrice) de lobby ou par un directeur (ou directrice) des premières impressions. Le magazine britannique parle d’un “fléau” et évoque le ridicule profond de ces intitulés prétentieux et souvent déconnectés de la réalité. Il existe des raisons à ces dérives : reconnaître des compétences sans avoir à augmenter le salaire, lutter contre la stigmatisation de certaines tâches, redonner de la valeur à des postes sur le marché du travail, motiver les interlocuteurs à prendre quelqu’un plus au sérieux. Dans le même temps, ces nouveaux titres dopés peuvent décourager d’avance de bons candidats, notamment des femmes.

Ce phénomène existe partout. Ainsi on est passé de “collègues”, “employés” et “personnel” à “collaborateurs” et “membres de l’équipe”. Les “clients” sont des “membres”, voire des “invités”. Tout cela au nom de la cohésion.

The Economist souligne que les employés des supermarchés Walmart sont appelés “associés” et que les serveurs de Starbucks sont appelés “partenaires”, tandis que les salariés de Facebook, devenu Meta, sont désormais connus sous le nom de “Metamates”.

“L’intention derrière ce type de langage est à nouveau claire : créer un sentiment d’effort partagé et masquer la froide réalité des hiérarchies d’entreprise.”

Mais cela est beaucoup plus facile dans un climat économique favorable. Le ridicule et l’hypocrisie de cette démarche apparaissent flagrants dans une conjoncture difficile. Meta licencie, Starbucks s’est battu pour que ses employés ne se syndiquent pas. Les gentils collaborateurs ne sont pas dupes, quels que soient leurs titres ronflants.

Source: courrier international

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