L’avionneur chinois Comac peut-il venir bousculer le duopole historique dans l’aviation composé de l’européen Airbus et de l’américain Boeing? Cette perspective se rapproche désormais puisque Comac devrait dans les prochains jours obtenir l’autorisation d’exploitation de son C919 après avoir achevé les vols de certification.
Dans la foulée, China Eastern Airlines sera la première compagnie aérienne à faire voler cet avion sur des liaisons nationales et internationales. Le géant a commandé 5 appareils au constructeur chinois.
Le C919 est un appareil court-moyen courrier capable de transporter 158 à 174 passagers sur 4075 kilomètres, il viendrait concurrencer directement les populaires A220 et A320 d’Airbus et le 737 de Boeing.
“Il leur faudra beaucoup de temps pour pouvoir être un des trois joueurs”
Jusqu’à aujourd’hui, Comac ne fait voler que le ARJ21, un biréacteur de 70 à 90 places, capable de voler sur 3700 km… en Chine uniquement, faute de remplir les conditions nécessaires pour voler en Europe ou aux Etats-Unis.
L’arrivée de C919 peut-il faire craindre des pertes de parts de marché pour l’avionneur européen, notamment en Chine, un marché qui est devenu stratégique en terme de volumes?
Invité de BFM Business fin juillet, Guillaume Faury, directeur exécutif d’Airbus affiche une certaine sérénité mais ne sous-estime absolument pas ce nouvel adversaire.
“Il semblerait qu’on se rapproche de la mise en service du 919 de Comac et donc en effet, on aura un nouvel acteur sur le marché. On a déjà eu dans le passé d’autres tentatives par d’autres constructeurs de venir bousculer la compétition Airbus/Boeing dans le segment des courts et moyens courriers. C’est un acteur que l’on prend très au sérieux”, souligne le dirigeant.
Néanmoins, “il leur faudra beaucoup de temps avant d’arriver à faire la montée en cadence, la fiabilisation de l’avion pour pouvoir être un des trois joueurs, sachant qu’aujourd’hui c’est Boeing et Airbus qui dominent très largement”, poursuit-il.
“L’énorme marché domestique est un atout de taille pour Comac, de quoi constituer un risque pour Airbus avec des compagnies locales qui ont multiplié les commandes pour ce C919. “Ils ont un marché un peu captif où ils vont pouvoir commencer à vendre, à mettre en service ces avions et donc on va observer avec énormément d’attention ce qui se passe avec Comac” souligne Guillaume Faury.
Pour le CEO, Airbus a toutes les armes pour préserver ses positions. “On a un concurrent américain qui historiquement est très fort. Aujourd’hui, on est passé devant eux, ça montre que les choses peuvent bouger. On pense que la meilleure façon de s’en sortir est de continuer à investir, continuer à innover et en particulier dans le domaine de la décarbonation du secteur”.
Source : BFM TV
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