Télécommunications : entrons-nous dans l’ère satellitaire ?

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Un monde sans zone blanche serait à portée de main.

Une tendance émerge dans le domaine des télécommunications : le réseau satellitaire. C’est la voie qui semble être explorée par de nombreux concepteurs de puces, des opérateurs et fabricants de smartphones. Le 7 septembre dernier, Tim Cook dévoilait l’iPhone 14, capable d’envoyer des messages d’urgence par satellite. Au CES 2023, Android s’apprêterait à passer le cap cette année et Qualcomm révélait avoir conclu un partenariat avec Iridium pour développer des puces pour « satphones » , smartphones compatibles avec le réseau satellitaire. L’argument majeur des partisans du réseau satellitaire est l’amélioration de la connectivité, et la disparition des zones blanches.

Une révolution satellitaire qui ne date pas d’hier

Au début des années 1990, une incertitude demeurait sur la forme que devrait prendre le réseau : devait-il être terrestre ou satellitaire ? Face aux promesses de la couverture satellitaire, plusieurs entreprises ont tenté d’investir ce nouveau champ technologique. En 1990, Motorola dévoilait son projet de premier téléphone mobile par satellite, Iridium.

Le secteur s’est rapidement essoufflé. Le lancement des satellites devenait trop coûteux, en échange de rendements économiques faibles. Volumineux et onéreux « satphones » n’ont pas convaincu les consommateurs. Enfin, des législations nationales restrictives ont empêché l’éclosion du secteur. Le réseau terrestre a finalement pris l’ascendant sur son concurrent satellitaire.

La revanche des satellites ?

Les récentes évolutions technologiques peuvent expliquer pourquoi le scénario des années 1990 pourrait ne pas se reproduire. D’abord, les coûts de production des satellites ainsi que leur taille se sont réduits, permettant aux fournisseurs de services de communications par satellite d’en envoyer plus, pour moins cher. Les logiciels dont les satellites sont équipés se sont grandement améliorés, permettant de connecter plusieurs fréquences sur une même infrastructure. Après Apple, Les Échos rapporte que la fonctionnalité « satphone » va également être ajoutée à partir du printemps 2023 sur Android.

Les réseaux terrestres, encore loin d’être abandonnés

Malgré des avancées indéniables, la supériorité du réseau satellitaire est encore à prouver. Le réseau satellitaire demeure plus rapide que le réseau satellitaire et l’unique fonctionnalité disponible à ce jour est l’envoi de messages d’urgence. Certains pays, comme l’Inde et la Chine, sont encore réticents à autoriser un tel déploiement, pour des raisons de sécurité nationale.

Seul un déploiement massif à travers le monde pourra réduire le coût des satellites, évalués à plusieurs milliards de dollars. L’argument marketing peut fonctionner pendant un temps, mais doit être suivi d’une réelle implémentation, au risque de répéter l’Histoire.

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