À Lubumbashi, des villas de standing, des immeubles, des hôtels, des complexes commerciaux poussent comme des champignons aussi bien dans le centre commercial que dans le nord et l’ouest de la ville. Mais quels débouchés ce boom de la construction crée-t-il pour les jeunes travailleurs congolais ?
De notre correspondante à Lubumbashi,
Un projet de construction va de l’étude de ce projet jusqu’à sa mise en œuvre. Or, l’essentiel de ce processus échappe aux jeunes Congolais. À Lubumbashi, des sociétés de construction comme Safricas, Forrest, Edile Construction, ou des sociétés chinoises et indiennes se taillent la part du lion, ce que déplore Isidore Dibala, vice-président provincial de l’ordre national des architectes.
« Nous sommes surpris de voir que des projets tombent du ciel et on commence à les construire », s’étonne Isidore Dibala. « Il n’y a même pas de plaque qui indique quel bureau d’études a conçu le projet et quelle entreprise de construction l’exécute. Donc, les architectes ne sont pas associés à ce semblant de boom immobilier. »
Un avis que partage Franck Shimba, ingénieur en construction. Pour lui, le seul marché qui reste aux Congolais est celui des petites et moyennes habitations des privés. Pourtant, l’expertise ne manque pas, estime-t-il. « En tout cas, ce n’est pas facile d’avoir de gros marchés. Souvent ce sont des particuliers qui ont recours à nous. Voyez, dans notre ville, ce sont plus des Libanais, des Chinois qui ont ces marchés-là. Nous Congolais… On dirait qu’on ne nous fait pas trop confiance », pense Franck Shimba.
Un secteur qui attire les jeunes
Certains ont cependant su trouver des débouchés. Ils ont créé leurs propres agences immobilières, même si là aussi, la concurrence est rude. Patrick Bondo est directeur de l’agence PDM crée il y a 2 ans. « Oui, nous avons des marchés. Nous faisons nos preuves. D’ailleurs, la plupart de nos clients ne viennent que par recommandation, c’est que nous avons montré de quoi nous sommes capables », avance-t-il
Malgré les difficultés, la filière du bâtiment attire les jeunes. Daniel Kimpinde est étudiant en Bac 2 Architecture à l’université de Lubumbashi. Crayon à la main, il conçoit le plan d’une guest house pour enseignants. Daniel croit en l’avenir de son métier. « En sachant que le secteur de l’immobilier attire du monde aujourd’hui, on se dit que si l’on terminait les études, on pourra concevoir des projets pour nos proches. Toutefois, on garde à l’esprit qu’on pourra un jour participer à de grands projets », explique l’étudiant.
Les jeunes Congolais œuvrant dans le secteur de l’immobilier espèrent voir l’État promouvoir l’expertise locale.
Source: rfi
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