Deux géants des réseaux télécoms se détachent dans le paysage de la 5G en Afrique, le Finlandais Nokia et le numéro un mondial de cette technologie, le Chinois Huawei. Le premier équipe entre autre Togocom, le second un opérateur marocain et participe au déploiement d’un réseau sud-africain. Les deux groupes partagent la même vision. L’Afrique doit encore patienter avant de voir la 5G se répandre. « Ce qu’il faut prendre en compte c’est que les cycles technologiques durent plusieurs décennies », précise Joachim Wuilmet, directeur marketing de Nokia.
En clair, les opérateurs telecom en sont encore à faire migrer leurs abonnés de la 2G à la 3G puis vers la 4G, toujours minoritaire en Afrique. Rien ne presse donc, selon le vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Northern Africa, Adnane Ben Halima : « on a encore le temps avant de penser à la 5G car la 4G fait déjà l’affaire, et donc elle peut servir les abonnés grand public et garantir des débits très acceptables. »
Reste que l’avenir se prépare aujourd’hui et les deux groupes sont d’accord sur le fait que le potentiel 5G en Afrique est énorme. « La croissance des villes se fait essentiellement en Afrique, affirme Joachim Wuilmet. Les quinze villes qui vont croître le plus au monde sont en Afrique. Donc il y a potentiellement plusieurs centaines de millions de personnes à connecter. »
Une technologie avant tout pour les entreprises
Outre le grand public, la 5G va d’abord séduire les professionnels, industries et banques. « Je parlerai du Maroc où les industries aéronautiques et automobiles, par exemple, pourraient être des secteurs demandeurs de la 5G, estime Adnane Ben Halima. On parle aussi de la télémédecine. Dans d’autres pays, les secteurs de la logistique ou des transports pourraient fournir de bons scénarios pour déployer la 5G. »
Car cette technologie va introduire une véritable rupture dans le fonctionnement des entreprises. « La 5G a été conçue pour le monde des objets, ce que l’on voit émerger, c’est l’utilisation de réseaux dédiés pour des sites industriels. Par exemple, nous travaillons avec des opérateurs miniers ou des plateformes pétrolières en leur fournissant des réseaux dédiés, explique Joachim Wuilmet. On commence avec de la 4G qui va à terme évoluer vers la 5G. Et vous pouvez imaginer comment une plateforme connectée peut permettre à l’opérateur de contrôler la performance, d’optimiser les ressources, de prévoir les besoins de production à venir. Et lorsque l’on ajoute de la 5G, on peut envisager des techniciens utilisant des solutions de réalité virtuelle ou augmentée pour réaliser des tâches de maintenance très complexes. »
La 5G permettra d’accélérer le développement des entreprises africaines comme le téléphone mobile a favorisé la bancarisation des ménages. Voila du moins le credo des fabricants de matériel.
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