Commerce: «Nous vendons presque à perte»: à Kinshasa, le commerce mis à mal par les inondations meurtrières

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Les inondations qui ont fait près de 120 morts, selon un bilan provisoire, ont provoqué aussi de très lourds dégâts matériels, notamment l’effondrement d’un pan de la route nationale 1. Cette voie permet d’approvisionner la capitale en denrées alimentaires ainsi que d’autres produits d’importation qui arrivent à Matadi, le principal port maritime du pays. Son effondrement ralentit donc l’acheminement des marchandises.

À l’entrée de la ville, des dizaines de grosses remorques et des bus à l’arrêt longent la route jusqu’aux abords d’un ravin. Les commerçants, bloqués avec leurs marchandises, des denrées alimentaires et produits agricoles, essaient de les brader, car ils enregistrent déjà des pertes.

David, qui convoie une tonne d’ananas, écoule ses produits à petits prix. « Nous n’avons pas eu d’autres choix que de décharger les marchandises, sinon nous allons tout perdre, raconte-t-il. Nous vendons presque à perte. Un ananas de 3 000 FCFA se vend à 1 000 FCFA, et celui de 1 000 FCFA à 300 FCFA. Je préfère en tout cas récupérer mon capital que de tout perdre. »

« Les piétons peuvent déjà passer »

Son regard perdu dans le vide devant son camion, Ferdinand, la soixantaine, s’impatiente. « C’est pénible pour nous », indique-t-il. Sa cargaison est constituée de produits congelés. « Ils ne serviront plus à rien dans les 24 heures. J’ai vu d’autres personnes jeter des sacs d’avocats. Il faut que les travaux de réhabilitation s’accélèrent », exhorte-t-il.

De l’autre côté de la route, des camions déversent de grosses pierres dans le ravin. De quoi susciter l’optimisme du ministre des Travaux publics, Alexis Gisaro : « Le gouvernement est très préoccupé par cette situation. Nous avons mis tous les moyens en marche pour qu’une solution rapide soit trouvée. Avec le rythme soutenu des remblaiements qui sont en train d’être faits par enrochement, à partir d’aujourd’hui, les piétons peuvent déjà passer ». Pour les gros porteurs, ils devront encore patienter. Les véhicules à faible tonnage pourraient circuler dans les 48 heures.

Source: rfi

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