Outre l’offre et la demande, les prix des principaux métaux précieux dépendront fortement de l’évolution du dollar. Une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine pourrait affaiblir le billet vert et profiter à l’or, l’argent et le platine dans un contexte d’incertitudes géopolitiques et économiques.
Le ralentissement prévu de l’économie mondiale, la poursuite du conflit russo-ukrainien et les niveaux d’inflation élevés devraient impacter négativement les prix de la plupart des métaux précieux en 2023, mais une éventuelle inversion de la politique monétaire américaine et l’affaiblissement du dollar qui en résulterait pourraient doper les cours de l’or, de l’argent et du platine, a estimé le négociant Heraeus Precious Metals dans un rapport publié le mois passé.
Le rapport souligne que les taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) vont probablement continuer à augmenter, même si le resserrement de la politique monétaire sera moins agressif que celui observé en 2022 puisque l’inflation a tendance à refluer et que l’économie américaine montre des signes de ralentissement. Mêmes minimes, des hausses des taux d’intérêt aux États-Unis rendront le dollar plus fort et ne seront pas favorables aux cours de l’or.
Des taux d’intérêt plus élevés améliorent en effet le rendement de certains produits financiers comme les obligations, détournant les investisseurs de l’or. Comme le métal jaune n’a pas de rendement (il ne produit pas d’intérêts et ne génère pas des dividendes), il devient automatiquement moins intéressant pour les investisseurs.
Mais le ralentissement de l’inflation observé ces derniers mois aux États-Unis et la détérioration des perspectives de croissance de la première économie mondiale pourraient provoquer un changement de la politique monétaire de la Fed, qui passerait de la hausse au maintien, voire à la baisse des taux. Suite à un éventuel coup de mou du billet vert, le rendement des obligations chuterait, ce qui permettrait à l’or de retrouver son statut de valeur refuge dans un marché désorienté par de nombreuses incertitudes géopolitiques et économiques.
Compte tenu de ces divers facteurs, Heraeus Precious Metals s’attend à ce que les prix de l’or évoluent dans une fourchette allant de 1620 à 1920 dollars par once troy sur l’ensemble de l’année en cours.
Pour l’argent, une hausse modérée de la demande des smartphones devrait soutenir les prix en 2023. Les expéditions de smartphones devraient augmenter de 5 % cette année par rapport à 2022, pour atteindre 1,3 milliard d’unités, avec davantage de ventes d’appareils compatibles avec la 5G.
En outre, la demande d’argent par l’industrie photovoltaïque devrait augmenter fortement en 2023, mais celle de bijoux en argent devrait diminuer par rapport à 2022. Cependant, la hausse prévue de la production minière de l’argent limitera le potentiel de hausse du prix du métal gris. Le rapport fait également remarquer que l’éventuel recours de la Réserve fédérale américaine à une politique monétaire expansionniste pourrait constituer un facteur haussier pour l’argent, dont les cours devraient évoluer dans une fourchette comprise entre 17 et 25 dollars par once troy.
Coup de froid sur le palladium, le rhodium et le ruthénium
De son côté, le platine dont les cours ont diminué en 2022 en raison notamment de l’appréciation du dollar face au rand sud-africain devrait bénéficier d’un probable affaiblissement du billet vert.
L’offre de ce métal utilisé dans les pots catalytiques des véhicules, mais aussi en bijouterie, en horlogerie et dans les équipements de laboratoire sera excédentaire en 2023 grâce à une hausse de 6% de la production. Les prix du platine fluctueront ainsi entre 800 et 1150 dollars par once troy cette année.
Les analystes de Heraeus Precious Metals sont plus sceptiques concernant le palladium en 2023. Les prix de métal devraient subir à la fois les effets néfastes d’une offre excédentaire et d’une baisse de la demande dans l’industrie automobile, qui absorbe habituellement plus de 80 % de la production. La perte de parts de marché des moteurs à combustion au profit des véhicules électriques à batterie effacera en effet les gains issus de la reprise attendue de la production de véhicules légers. Bien qu’elles soient improbables, des sanctions contre la Russie et ses exportateurs de matières premières pourraient toutefois engendrer une hausse des prix du pallidum, dont les prix devraient évoluer dans une fourchette allant de 1300 à 2250 dollars par once troy.
Le rapport révèle d’autre part que les perspectives pour le rhodium, qui est également très dépendant de la demande de l’industrie automobile, sont plutôt négatives. Comme la demande mondiale ne devrait pas beaucoup évoluer, la reprise de la production primaire en Afrique du Sud devrait aboutir à une offre excédentaire. Les prix du rhodium devraient à nouveau évoluer dans une fourchette allant de 9000 à 15 500 dollars par once troy en 2023.
Pour le ruthénium, le retour à des niveaux de prix plus bas devrait se poursuivre cette année. Heraeus Precious Metals table sur une fourchette de prix comprise entre 400 et 650 dollars par once troy. L’offre de ce métal principalement utilisé dans l’industrie électronique devrait afficher un léger excédent en 2023.
Les perspectives de l’iridium sont, quant à elles, positives. La demande de ce métal est en effet appelée à augmenter à partir de cette année, en raison de son utilisation croissante dans la fabrication des électrolyseurs nécessaires à l’industrie de l’hydrogène vert. Dans le même temps, la production de l’Afrique du Sud qui représente environ 80 % de l’offre mondiale de l’iridium ne devrait augmenter que légèrement. Conséquence : les prix de ce métal devraient augmenter en 2023 pour évoluer dans une fourchette allant de 3700 à 6500 dollars par once troy.
Source: agence ecofin
Articles Connexes
Chers partenaires, L'année scolaire 2008-2009 a...16th Jan 2023
La Chambre de commerce de Madrid a accueilli le Fo...19th Jan 2023
Avoir un mobile avec peu d'espace de stockage ou s...16th Jan 2023
Pa...24th Nov 2022