Le Cameroun recrute un conseil pour conduire l’introduction en bourse de la CBC

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La restructuration de la Commercial Bank-Cameroon (CBC) tire à sa fin. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, vient de lancer un avis à manifestation d’intérêt pour le recrutement du conseil de l’Etat du Cameroun dans le processus de finalisation de la restructuration de la CBC. L’offre court jusqu’au 5 avril prochain. Le cabinet retenu par le Cameroun devra élaborer le calendrier global de l’opération devant aboutir au retrait partiel de l’Etat du capital de la banque ; de la conformité juridique de l’opération; de l’accompagnement de  l’Etat dans la sélection de l’ensemble des parties prenantes (Juristes d’affaires, expert-comptable, analyste financier, expert bancaire…) Aussi, l’Etat sollicite du partenaire privé la coordination de la réalisation de l’audit complet de la CBC. Il sera aussi question d’évaluer l’apport réel de l’Etat et déterminer la valeur de l’action CBC dans l’objectif de valorisation de l’établissement financier. Y figure également dans les missions du cabinet, le recrutement de l’entreprise devant se charger de l’introduction en bourse de la banque.  Le Minfi fixe le délai d’exécution de la prestation à 12 mois.

A l’issue de l’opération, l’Etat, détenteur de 98% des parts, ne devrait en conserver que 17%. 51% seront vendus à un actionnaire de référence et 30% placés à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique Centrale (Bvmac) basée à Douala. Sur ce cas précis, le conseil de l’Etat, sera chargé d’apporter un soutien technique dans la conduite de l’opération d’introduction en bourse. Ce qui suppose : la préparation d’un appel d’offres en vue du recrutement d’un intermédiaire de marché, la coordination du processus d’introduction en bourse lui-même (préparer le prospectus de l’opération, préparer la présentation de la société aux investisseurs, le plan de marketing et de communication pour la vente des actions, obtenir le visa Cosumaf…).

En cédant en bourse une partie de ses actions dans CBC, l’Etat du Cameroun honore non seulement ses engagements vis-à-vis de la Cobac dans le cadre du contrat de performance, mais aussi et surtout de la Bvmac. En effet, le pays, comme ses homologues de la Cemac avaient, en 2018, pris l’engagement de céder en bourse ses participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques ou issus de partenariats public privé notamment dans le cadre de programmes de privatisations. L’objectif étant de renforcer le rôle du marché financier dans le financement des économies de la sous-région. Jusqu’ici, le Cameroun ne s’était pas acquitté de cette obligation.

La cession en bourse devrait donner l’occasion aux investisseurs privés de prendre des parts au sein de cette banque qui affiche plutôt une bonne santé financière. Au 31 décembre 2020, la CBC présente un Produit net bancaire (provisoire) de 24,378 milliards. Les provisions à la même date tournent autour 6,62 milliards et le bénéfice s’établit à 3,604 milliards de FCFA, en hausse de 30% comparé aux 2,5 milliards de 2019. Malgré la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, elle a consenti des crédits à l’économie de l’ordre de 316 milliards de FCFA pour des dépôts collectés de 320 milliards. Sa contribution fiscale s’est établie à 723 millions en termes d’impôts sur les sociétés et 400 millions de FCFA d’impôts et taxes. Les charges du personnel s’évaluent à 6,5 milliards de FCFA.

Sortie de la restructuration en 2016, la Banque remplit bien ses obligations avec des résultats nets positifs de 1,5 milliards, 2,5 milliards et 3,6 milliards réalisés respectivement en 2017, 2019 et 2020. La banque ambitionne même de porter son capital à 16,5 milliards de FCFA.

 

SOURCE : EcoMatin

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