La puissance électrique de l’Afrique doublera d’ici 2030, avec une prévision de 269 GW de centrales à venir. Cependant, les énergies fossiles resteront prépondérantes puisqu’elles fourniront plus de la moitié de l’électricité produite. C’est ce qui ressort de l’étude « A machine-learning approach to predicting Africa’s electricity mix based on planned power plants and their chances of success » réalisée par l’université d’Oxford et publiée dans Nature Energy.
L’étude prend en compte plus de 300 projets énergétiques en cours ou prévus dans les 54 pays du continent sur les dix prochaines années. Selon les données collectées, les énergies renouvelables autres que l’hydroélectricité constitueront 17,4 % des capacités installées pour seulement 9,6 % de l’énergie produite. Le solaire connaîtra une progression significative avec 49 GW de centrales prévues, dont près de 40 % en Afrique du Sud.
« Il y a le discours principal selon lequel le continent s’appuiera sur ses vastes ressources en énergies renouvelables et sur la baisse rapide du coût des énergies renouvelables pour sa transition, mais nos analyses montrent que concrètement, rien n’est fait pour », a affirmé Galina Alova, auteure principale de l’étude et chercheur à l’université d’Oxford. Cependant, de manière globale, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique continental baissera, passant de 80 % actuellement à 60 % d’ici à 2030.
Pour accroître la part du renouvelable dans le mix énergétique, les pays africains devront intégrer la préoccupation dans leurs politiques et dans leurs stratégies. « Les décideurs et les communautés ont besoin d’agir rapidement si le continent veut éviter d’être piégé dans un secteur énergétique dominé par le fossile au cours des prochaines années », a poursuivi Philipp Trotter, également chercheur à l’université d’Oxford.
Cette menace plane alors que l’ensemble des pays développés se sont engagés dans une politique ambitieuse de transition énergétique. Cette transition vise à lutter contre le changement climatique, mais également à éviter les taxes et impôts qui grèvent progressivement les activités les plus polluantes.
En continuant d’investir massivement dans le fossile, les pays africains risquent de gaspiller leurs rares ressources dans l’acquisition de « stranded assets », c’est-à-dire des centrales inexploitables à moyen terme pour des raisons économiques ou techniques.
Source: agenceecofin.com
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