Darknet, Dark Web, Deep Web et Surface Web, quelle différence ?

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À l’instar de l’image en une de notre article, les réseaux alternatifs, tels que le Darkweb sont souvent fantasmés. À en écouter les médias et l’imagerie populaire : l’usage de la capuche y est obligatoire, vous ne vous y rendez que pour acheter des armes ou des drogues en échange d’obscure cryptomonnaie ou de quelque organe retiré à votre voisin de palier. Caricature ? À peine !

Le mieux pour ne pas penser à tort ou dire n’importe quoi serait, peut-être, de se rencarder un tout petit peu. Quels sont ces réseaux, comment y accéder, qu’y trouve-t-on et qui y trouve-t-on ? L’essentiel est dans cet article.

Surface web deep web dark web © DR

Surface web, la partie visible de l’iceberg

Commençons déjà par définir ce qu’est le Surface Web. Le Surface Web est la partie de l’iceberg située au dessus de l’eau. Celle que tout le monde peut voir sur le web. Il est constitué de pages et de documents indexés par les moteurs de recherche. On y trouve des sites publics mais aussi des réseaux sociaux, ou de la presse en ligne.

Pour donner une idée de son importance, au début octobre de cette année, le web indexé contenait au moins 4,83 milliards de pages, selon les estimations du site World Wide Web. Plus d’un milliard 900 millions de sites y existent actuellement, selon internetlivestats.com.

Accessibilité

Tout un chacun peut accéder au Surface Web, sans configuration particulière. Il suffit de se rendre sur des navigateurs tels que Mozilla Firefox Edge de Microsoft et Google Chrome . Les résultats apparaissent suite à des requêtes sur des moteurs de recherche comme Google, le plus utilisé en France, Yahoo, Bing… Ils proposent des résultats indexés grâce à des robots via les liens hypertextes.

Sécurité

Le Surface Web présente notamment des problèmes liés à la confidentialité. Les affaires à ce sujet sont évoquées de façon quasi quotidienne avec Facebook ou Google. C’est également une section du web qui est sous la surveillance constante des gouvernements à travers le monde.

Usage

Le Surface Web ou web surfacique sert dans la vie de tous les jours, à regarder des informations, aller faire des achats e-commerce… Peu d’activités illégales ont lieu dessus, par rapport à d’autres lieux sur le web. Le Surface Web est cependant régulièrement la cible de trolls ou de harceleurs. Il abrite aussi un certain nombre de contenus ayant trait à la pornographie ou à la violence.

Aussi impressionnante que soit sa taille, le Surface web ne représente que de 4 à 10 % d’internet. On peut donc se demander où se situent les neuf dixièmes au moins restants.

Deep Web, la partie immergée de l’iceberg

Le Deep Web représente les autres 90 % du web. C’est la partie immergée de l’iceberg. Il constitue la majorité des contenus disponibles sur le web. Il est formé par l’ensemble du réseau Internet qui n’est pas référencé par les moteurs de recherche.

Il s’agit souvent d’informations et de données qui ne peuvent être accessibles qu’à un groupe de personnes spécifiques. On y trouve par exemple des bases de données d’entreprises, des forums privés, des services de messagerie ou de banque en ligne.

Accessibilité

Le Deep Web, contrairement au Surface web, est donc inaccessible aux moteurs de recherche « normaux », comme Google. Son contenu peut être localisé et accessible grâce à une URL ou une adresse IP directe. Il peut être nécessaire d’avoir un mot de passe pour y accéder.

Sécurité

Le Deep Web propose généralement un contenu qualitatif et relativement sûr. Il permet en théorie l’anonymat. Mais il est surveillé par les autorités et un bon nombre de pirates informatiques y sévissent également.

En allant un peu plus loin dedans, il expose à davantage de danger. Le Deep Web peut en effet permettre à certains d’éviter les restrictions locales. Il offre l’accès à des services télévisés ou à des films qui ne sont pas proposés dans leur zone géographique. Le Deep Web peut aussi servir à pirater de la musique ou des films récents.

Quelques précautions sont à prendre pour y naviguer. Attention à utiliser un mot de passe fort et unique pour protéger vos comptes. Vous pouvez aussi y accéder en utilisant un VPN pour crypter vos données et vous assurer une meilleure confidentialité

Usage

Vous utilisez le Deep web sans forcément le savoir. Par exemple, comme dit précédemment, si vous allez sur votre compte bancaire en ligne. Ou encore en vous rendant sur des sites archivés par le site Wayback Machine.

Malgré ses caractéristiques bien précises, le Deep Web est ainsi souvent confondu, à tort, avec le Dark web.

Dark Web, le Web des abysses

Le Dark Web porte bien son nom. C’est une infime partie du Deep Web. Il est situé tout en bas de celui-ci, dans les profondeurs.

Son côté sombre est souvent mis, à raison, en avant. C’est notamment un repaire de cybercriminels. S’il est coutume de dire qu’il faut cacher un corps sur la deuxième page de Google, pour souligner le fait que la plupart des internautes s’arrêtent à la première page des résultats, l’exécution préalable pourrait avoir lieu, de façon non imagée, grâce au Dark Web. On y trouve des meurtres à armes à feu sur commandes, qui se négocient entre 1 500 et 12 000 dollars selon la cible. Chaque pays a ses spécificités, les exécutions pour la Russie ou la drogue pour la France.

Pour son côté plus lumineux, le Dark Web permet aux organisations ou aux dissidents de lutter contre la surveillance de masse ou la censure. Notons que Wikileaks est né sur le Dark Web. L’organisation a ainsi pu publier des dizaines de milliers de documents confidentiels et divulguer des pratiques pas très morales.

Accessibilité

De nos jours, l’accès au Dark Web est devenu plus facile qu’il y a quelques années. Mais le Dark Web reste, comme on peut s’en douter, plus difficile d’accès que le Surface Web et le Deep web. Pour aller dessus, il est nécessaire de passer par un navigateur spécial, comme Tor Brower , le plus populaire. Vous pouvez aussi essayer des alternatives comme Freenet ou i2p. Le Dark Web est en effet fondé sur une architecture décentralisée de type peer-to-peer, nécessitant ce genre d’outil.

Les sites du Dark Web sont eux-mêmes difficiles d’accès. Ils changent très régulièrement d’adresse ou de nom pour ne pas se faire repérer par les autorités ou pour ne pas créer de rivalités entre bandes rivales.

Sécurité

Le Dark Web propose des options d’anonymisation et de confidentialité, qui permettent de cacher l’adresse IP de l’utilisateur et de chiffrer les communications. Il peut être utile de se connecter à un VPN pour offrir une couche supplémentaire de protection.

Usage

Trafics en tout genre, lieux de contestation du pouvoir… Le Dark Web est en fait un endroit où règne un certain ordre dans le désordre. Loin d’être aussi anarchique qu’il puisse paraitre, il se structure en grande partie sur la réputation de ses sites et de ses membres.

Il n’est pas forcément simple de devenir membre d’un forum par exemple. Au sein de ces sites, les interdictions peuvent être dues à la sensibilité des modérateurs. Un tiers de confiance, ou « escrow », peut intervenir dans les transactions, payées en Bitcoins. Moyennant une commission, il transfère l’argent au vendeur, seulement après que l’acheteur ait vérifié que la marchandise était en bonne et due forme.

Notons que le Dark Web voit une migration de certaines de ses activités vers des applications de messagerie telles que Discord ou Telegram. Celles-ci proposent par exemple des ventes d’identifiants et de mots de passe.

Darknet, une multitude de darknets dans les profondeurs du Web

Comme le Dark Web, le Darknet voit son nom apparaitre régulièrement dans les médias. Pourtant, il ne faut pas confondre les deux termes.

Le Darknet, anciennement appelé « Arpanet » désigne l’ensemble des réseaux et des technologies utilisé pour partager du contenu numérique. Il est donc « neutre ». Si certains darknets se limitent au partage de fichiers, au chat ou à la messagerie électronique, les plus connus forment le Dark Web, dont font partie les sites en « .onion » du darknet TOR.

Accessibilité

Le darknet le plus célèbre est Tor. Il existe aussi d’autres darknets, formant le Darknet, comme Freenet, I2P, GNUnet, RetroShare, Zeronet, Telegram messenger, Zerogate, SafetyGate Invisible et Hansa Market. Ceux-ci, comme dit précédemment, sont souvent relativement faciles d’accès.

Sécurité

Darknet offre la possibilité d’anonymiser et de chiffrer les informations grâce à des protocoles spéciaux incorporant nativement des fonctions d’anonymisation. Darknet permet ainsi une certaine confidentialité. Il ne garantit pas non plus un anonymat certain. L’utilisation d’un VPN peut être préconisée. Pour ne pas éveiller les soupçons, mieux vaut bien évidemment éviter les activités illégales dessus.

Usage

Il n’y a pas que des criminels sur le Darknet. Il y a aussi des hackers désireux d’échanger entre eux, des journalistes ou des dissidents. Le Darknet leur offre un certain anonymat.

Pour votre sécurité

Quel que soit le réseau sur lequel vous surfez, ne vous leurrez pas, une véritable protection est nécessaire.

On ne le répètera jamais assez, dès que vous connectez votre ordinateur à Internet, le minimum est de posséder un antivirus qui agit en temps réel ainsi qu’un pare-feu.

Une suite de sécurité complète vous apportera nombre de protections et de fonctionnalités supplémentaires, dont le VPN, bien utile pour rester anonyme si vous décidez d’explorer les profondeurs du web.

Source: Clubic

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