Comment les géants du numérique tuent leurs concurrents européens

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Copier. Acquérir. Tuer. Trois verbes qui résument la stratégie déployée par les géants du numérique, essentiellement américains. Il était temps de réagir. Soupir de soulagement de Théo Hoffenberg fondateur de Reverso à l’annonce du plan européen. L’entreprise, 70 millions d’utilisateurs (+ 50 % cette année) se présente comme le leader mondial de la traduction en ligne devant Google et Deepl.

 Au départ, nous avions 50 % du marché de la traduction en ligne puis Google a intégré la traduction automatique dans ses services »,observe cet ingénieur polytechnicien passionné de langues. C’est gratuit pour l’utilisateur et cela permet de tuer un concurrent.

Conserver la capacité d’innover

 La stratégie déployée par Microsoft avec Teams est la même  , constate Philippe Pinault, créateur de Talkspirit, un réseau social d’entreprises. Avec le Digital Services Act et le Digital Markets Act, l’Europe relève le défi pour conserver sa capacité à innover dans le numérique. Car le fossé ne cesse de se creuser.

Dans le cloud (stockage en ligne des données numériques), le montant des investissements européens représente celui que les Américains faisaient dans ce secteur il y a dix ans. Il n’est pas trop tard. Les compétences sont toujours là.  On forme plus de codeurs que les États-Unis et un peu moins que la Chine, mais notre niveau est plus élevé  , explique Gilles Babinet, spécialiste des questions numériques et créateur de plusieurs sociétés dans ce domaine.

Le cloud, un marché convoité

Et de multiples points d’entrée technologiques émergent pour reprendre pied sur ces marchés, notamment dans le cloud. C’est le cas de Kubernetes, développée à Paris à l’école 42, qui révolutionne le stockage et la mise en réseau de données.

Ce marché stratégique est convoité par tous les grands acteurs américains et chinois.  En Europe, il pèse 31,2 milliards d’euros et progresse de 20 % chaque année. 

La bonne nouvelle, c’est que l’Europe a été, cette fois, beaucoup plus agile.  Pour la RGPD (protection des données), il a fallu huit ans avant d’aboutir à un texte. Cette Commission n’est en place que depuis un an et demi. Elle a su avancer très vite avec des textes structurants. 

Les pays européens divisés

En revanche, les pays européens continuent à être divisés. Les acteurs américains et chinois en profitent.  Certains pays de l’Est sont favorables à Huawei quand l’Italie et l’Espagne y sont opposés. Microsoft a les faveurs d’autres pays.  Une vision partagée apparaît plus que jamais nécessaire.

Rien ne se fera par ailleurs sans des investissements massifs dans la recherche fondamentale. C’est l’autre mauvaise nouvelle. Les pays frugaux appelés aussi  les quatre austères  (Pays-Bas, Danemark, Suède et Autriche) ont fait pression pour revoir ces budgets à la baisse, regrette Gilles Babinet.

Source:Ouest-France.fr

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