Répondant aux questions des députés le 5 novembre dernier, Louis Paul Motaze a présenté les efforts menés par le gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des populations.
Monsieur le président, honorables députés, je vous remercie pour les mots bienveillants que vous avez prononcé à l’endroit du gouvernement pour l’action qu’il mène, mais également pour les questions que vous avez posées et qui je l’es père, permettront d’éclairer nos lanternes. Comme d’habitude, j’aime souvent avant de répondre plus précisément à certaines questions, de faire un point sur la situation générale, pour que nous comprenions. J’ai noté dans certaines questions, notamment celles qui sont posées par l’honorable Joshua Osih et Cabral Libii et de l’honorable Koumpit Adamaou, et d’autres que le gouvernement est plus ou moins accusé d’aggraver la pression fiscale alors que le pouvoir d’achat des citoyens est faible.
Je voudrais dire que la situation mondiale est extrêmement compliquée. Je voudrais vous renvoyer à la page 6 du document que monsieur le rapporteur général a présenté, pour attirer votre attention sur deux chiffres qui semblent importants. D’abord le montant des dépenses courantes qui est de plus de 3300 milliards de francs CFA et ensuite les recettes fiscales et douanières qui sont de l’ordre de plus 3500 milliards francs CFA. Voyez-vous que les deux chiffres s’équilibrent à 200 milliards près. Cela veut dire qu’à l’heure actuelle, un pays comme le Cameroun dont nous savons que sa production pétrolière est à la baisse, les recettes les plus importantes (recettes fiscales et douanières), suffisent à peine pour couvrir toutes les dépenses courantes. En équilibrant d’une part les recettes fiscales et douanières et d’autre part les dépenses courantes, on constate qu’il n’y a plus rien pour les dépenses d’investissement et pour payer la dette. Pourtant il s’agit là des dépenses qui sont tout aussi importantes.
Une faible pression fiscale
La deuxième chose est que le Cameroun a encore une marge en ce qui concerne la pression fiscale. C’est-à dire que les impôts ne sont pas aussi lourds au Cameroun qu’on le pense. Le problème de pression fiscale au Cameroun n’est pas un problème de taux, c’est un problème de répartition, c’est à-dire combien d’opérateurs payent les impôts au Cameroun.
Vous avez posé des questions sur le timbre qui passe de 1000 francs CFA à 1500 francs CFA, peut-être faut-il rap peler, qu’au Sénégal le timbre fiscal c’est 3000, en Côte d’Ivoire c’est 2000 et au Gabon c’est 2500 francs CFA. Je suis d’accord avec vous qu’il n’y a pas de pays au monde où les citoyens sont fiers de l’augmentation des taxes, mais qu’est-ce que le gouvernement doit faire face à une conjoncture nationale qui est difficile. Nous avons une guerre que nous n’avons pas souhaitée et à laquelle nous devons faire face. Sur le
« …le gouvernement fait un effort, qui oscille selon que le dollar varie, entre 50 et 70 milliards de francs CFA pour que nous continuons à nous alimenter en carburant. 70 milliards par 12 mois, vous voyez l’effort budgétaire que le gouvernement est entrain de faire dans des conditions extrêmement difficiles… » plan national il y a des actions de développement que nous devons mener. Tous les députés sont revenus avec les mêmes doléances de routes, hôpitaux etc, il faut des revenus pour cela. Au niveau international, on a le Covid 19 qui a érodé nos capacités budgétaires. La guerre russo-ukrainienne qui crée les problèmes que nous connais sons.
Je me serai attendu à ce que vous félicitiez le gouvernement qui fait le maximun pour préserver le pouvoir d’achat des Camerounais. Je vais vous donner quelques chiffres : avec le Covid-19, le prix du clinker qui est l’élément de base pour la fabrication du ci ment, est passé de 40 euro en 2020 à 89 euro la tonne en 2022 et les prévisions pour 2023 sont de 93 euro la tonne. Vous voyez qu’en deux ans les prix de cette matière première ont doublé et malgré tout, le gouvernement a réussi à maintenir inchangé les prix du sac de ciment, malgré la pression des producteurs de ciment. Il m’arrive souvent de me poser la question de savoir comment le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana fait pour maintenir inchangés les prix du ci ment. Il s’agit des efforts colossaux du gouvernement pour préserver autant que faire se peut, le pouvoir d’achat des Camerounais.
Dans son souci de protéger le pouvoir d’achat des Camerounais, le chef de l’Etat freine des quatre fers pour main tenir inchangé le prix du carburant à la pompe. Je peux vous dire que le prix réel du super était de 921,61 francs CFA au mois de novembre, mais nous payons 630 francs CFA. Il a un peu baissé au mois de décembre pour passer à 874 francs CFA. Cela veut dire que chaque mois, le gouvernement fait un effort, qui oscille selon que le dollar varie, entre 50 et 70 milliards de francs CFA pour que nous continuons à nous alimenter en carburant. 70 milliards par
12 mois, vous voyez l’effort budgétaire que le gouvernement est en train de faire dans des conditions extrêmement difficiles. Est-ce que nous pourrons continuer avec cet effort ? Difficile à dire. Mais je voudrais souligner l’effort fait par le gouvernement pour maintenir le pouvoir d’achat des Camerounais.
Réduire le déficit budgétaire
Alors si manifestement rien ne doit augmenter en termes de taxes, comment allons-nous faire ? Ce sont des efforts que nul ne peut contester. Je vous ai donné ces chiffres pour que vous compreniez les efforts que le gouvernement est en train de faire et surtout dans la perspective de ce qu’on appelle la consolidation budgétaire. Les chiffres ont souvent cet inconvénient d’être froids. Lorsque nous disons que nous continuons la consolidation budgétaire, c’est-à-dire que nous continuons à lutter pour réduire le déficit budgétaire global. Il faut bien com prendre ce que ça veut dire. Si vous avez vos recettes, si elles sont inférieures à vos dépenses, vous avez un déficit et comment vous financez le déficit, c’est en allant vous endetter. Pourtant c’est vous qui attirez toujours l’attention du gouvernement sur l’endettement. Il y aura toujours la dette tant qu’il y aura un déficit. Si vous voulez réduire la dette, l’une des mesures c’est réduire le déficit et c’est ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes passés à un déficit budgétaire inférieur à 1%. C’est un effort colossal. Vous avez également dit que chaque fois on pose les mêmes problèmes et que les amendements ne sont jamais acceptés. Je voudrais sincèrement vous dire que le gouvernement est ouvert à tout. Je voudrais présenter les excuses parce que certains sont revenus sur ce problème de budget qui arrive en re tard, le gouvernement ne fait pas de la malice. Nous reconnaissons les retards et nous nous excusons. Je voudrais aussi rappeler que nous sommes lancés dans des reformes. Par exemple le fait d’internaliser les re formes qui ont été demandées au niveau de la Cemac et cela entraine beaucoup de choses. Il peut arriver que cela entraine des retards. Quant aux amendements ils sont acceptés quand ils sont bons. L’année dernière nous avons accepté les amendements de l’honorable Dooh Colins. Et cette année en commission des finances, il y a des amendements qui ont été acceptés.
Source – News Du Camer
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