Depuis la clôture de la 33ème édition de la CAN TotalEnergies, en février 2022, le Cameroun, pays hôte de cette compétition, a replongé dans sa tradition des délestages. Il ne se passe pas un jour sans que les populations des grandes métropoles, à l’instar de Douala, Yaoundé et Bafoussam, ne se plaignent de ces coupures intempestives de l’électricité qui plombent le bon fonctionnement de l’économie et causent de sérieux préjudices aux consommateurs ainsi abusés.
Aussi bien les industries que les ménages en souffrent bougrement. Autant la petite industrie locale subit une baisse drastique de la production du fait de l’insuffisance de l’offre en énergie, autant les ménages se plaignent des avaries causées par les rationnements systématiques, avec une incidence dans leur panier. Parmi les facteurs à l’origine de cette situation stressante, l’Association citoyenne des consommateurs d’énergie, d’eau, de gaz et des télécommunications (Acceegt) dénombre l’étiage, la vétusté des ouvrages de production hydroélectrique et de transport, l’indisponibilité des centrales thermiques, ces dernières infrastructures fonctionnant par àcoup du fait du coût élevé des combustibles. Mais il y a surtout la mauvaise politique énergétique implémentée par le ministère de l’Eau et de l’Energie (MINEE), et la non-maîtrise de la gestion des ouvrages de transport par la Société nationale du Transport de l’électricité (Sonatrel).
L’illustration des lacunes de la Sonatrel est la réception en grandes pompes des transformateurs le 23 décembre 2021 en prélude à la fête du football africain. Mais, face à la résurgence des délestages après la CAN, les autorités sectorielles vont par la suite accuser un défaut de fabrication par le fournisseur turc.
Arnaque
Entre surfacturation par des releveurs de compteurs, la mauvaise relève, le non-respect de la périodicité de la relève, la mauvaise qualité des appareils de comptage (et l’estimation fantaisiste des index), les fraudes multiformes orchestrées aussi bien par le fournisseur que par le consommateur souvent comptable de la mauvaise qualité des installations internes, les responsabilités sont partagées.
Mais le consommateur paie le plus lourd tribut à en croire l’Acceegt. Abusé, il est victime du laxisme de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), qui ne joue pas pleinement son rôle de régulateur, selon l’Acceegt. Le harcèlement du consommateur est aussi perceptible dans d’autres secteurs tels que les télécommunications, où l’arnaque est de mise : rupture intempestive de la connectivité, diffusion anarchique des messages publicitaires sur les téléphones, etc.
Comme solutions pour pallier les délestages, l’Acceegt suggère la réhabilitation des lignes de transport et des postes de Logbaba et Békoko, la réhabilitation des barrages de Songloulou, Edéa et Lagdo, la construction d’un barrage de retenue sur le fleuve Ntem, la révision de la politique énergétique par la construction des mini barrages dans d’autres localités. Mais surtout il faut sanctionner tous les responsables à l’incompétence avérée à la Sonatrel et changer le Top Management de cette jeune société.
L’association de défense des droits des consommateurs, créée par un ex-cadre d’Enéo et légalisée le 06 mai 2019, plaide en outre en faveur de la modernisation de la gestion de la distribution par l’installation des compteurs prépayés chez tous les consommateurs de toutes les catégories. Enfin, la maîtrise de la dette publique de l’Etat permettrait de recouvrer les ressources financières pour alimenter les centrales thermiques, gourmandes en consommation de combustibles.
SOURCE : CAMER BE
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