L’année dernière, les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays africains ont atteint un niveau record de 83 milliards de dollars, selon le dernier rapport 2022 sur l’investissement dans le monde de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Le montant annoncé représente plus du double du total enregistré en 2020, alors que la pandémie de covid-19 a pesé sur les flux d’investissement vers le continent. Malgré cette forte croissance, ces flux n’ont représenté que 5,2% des IDE mondiaux, contre 4,1% en 2020. La plupart des pays d’Afrique ont connu une hausse modérée des IDE en 2021. « Si nous excluons cette transaction, l’augmentation des flux d’IDE vers l’Afrique, tout en restant positive, serait plus conforme à ce que nous avons observé dans d’autres régions en développement », a déclaré le directeur de l’investissement et des entreprises de la Cnuced, James Zhan. L’Afrique australe, l’Afrique de l’est et l’Afrique de l’ouest ont vu leurs flux d’investissement augmenter, ceux destinés à l’Afrique centrale sont restés stables, alors que l’Afrique du nord a enregistré une baisse. Selon la Cnuced, les plus gros détenteurs d’actifs étrangers en Afrique sont restés européens, avec en tête le Royaume-Uni (65 milliards de dollars) et la France (60 milliards de dollars).
Les IDE vers l’Afrique australe ont décuplé
Les IDE vers l’Afrique australe ont décuplé pour atteindre 42 milliards de dollars. Une augmentation due principalement à une reconfiguration d’entreprise en Afrique du Sud. Parmi les nouveaux projets annoncés, le rapport cite un financement de projet d’énergie propre (4,6 milliards de dollars) de la société britannique Hive Energy et un projet d’investissement d’un milliard de dollars de la société américaine Vantage Data Centers pour la construction de son premier campus africain. Les flux d’investissement vers le Mozambique ont augmenté de 68% pour atteindre 5,1 milliards de dollars dus à des nouveaux projets d’investissement, dont celui de la société britannique Globeleq Generation de construire des centrales électriques (2 milliards de dollars). Par contre, les flux d’investissement vers la Zambie sont restés négatifs (-457 millions de dollars,) à cause principalement de la cession d’une mine de cuivre de 1,5 milliard de dollars par la société suisse Glencore à la société ZCCM Investments Holdings.
Des augmentations enregistrées en Afrique de l’ouest et de l’est
Le Nigeria, premier bénéficiaire d’IDE en Afrique de l’ouest, a vu ses flux doubler (+4,8 milliards de dollars), en raison d’une reprise des investissements dans les secteurs du pétrole et du gaz. Les opérations de financement ont bondi à 7 milliards de dollars, grâce au projet de construction d’un complexe industriel dans le port d’Escravos (2,9 milliards de dollars). Les projets dans les industries extractives ont contribué à faire grimper les IDE au Ghana (2,6 milliards de dollars), soit une augmentation de 39% par rapport à 2020. Le Sénégal a également connu une augmentation de 21% des IDE (2,2 milliards de dollars), soit une hausse de 27% des projets d’investissements nouveaux. Les flux d’investissements vers l’Afrique de l’est ont augmenté de 35 % (8,2 milliards de dollars). L’Éthiopie, plaque tournante centrale de l’initiative chinoise “Belt and Road”, a vu les flux d’IDE augmenter de 79% (4,3 milliards de dollars en 2021). Quatre annonces de financement de projets sur cinq dans le pays concernent les énergies renouvelables. D’autres augmentations ont été signalées par l’Ouganda (31% à 1,1 milliard de dollars) et la Tanzanie (35% à 922 millions de dollars).
Les IDE d’Afrique centrale stables
Les IDE d’Afrique centrale sont restés stables (9,4 milliards de dollars), selon le rapport. Ceux à destination de la République démocratique du Congo ont augmenté de 14% pour atteindre 1,9 milliard de dollars, les tendances d’investissement restant positives en raison des flux vers les champs pétroliers offshore et les mines. Par contre, les flux d’investissement vers le Congo ont diminué de 8% pour atteindre 3,7 milliards de dollars, mais deux opérations internationales de financement de projets ont été annoncées. La plus importante concerne la construction d’une installation pétrolière pour 166 millions de dollars.
L’Egypte, deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE du continent
Les IDE vers l’Afrique du nord ont diminué de 5% pour atteindre 9,3 milliards de dollars en 2021. Les flux d’investissement vers le Maroc ont augmenté de 52% pour atteindre 2,2 milliards de dollars en 2021, tandis que l’Égypte a vu ses IDE baisser de 12% pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Malgré cette baisse, l’Égypte est le deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE en Afrique. Les promesses des États du golfe d’investir environ 22 milliards de dollars dans divers secteurs économiques dans ce pays pourraient stimuler les IDE à l’avenir.
Augmentation des projets dans les énergies renouvelables
Malgré la tendance globalement positive des IDE, les annonces de projets nouveaux sont restées faibles (39 milliards de dollars), par rapport aux 32 milliards de dollars enregistrés en 2020, et bien en dessous des 77 milliards de dollars de 2019. « A long terme, le continent africain présente un grand potentiel pour attirer les investissements internationaux dans les économies verte et bleue, ainsi que dans les infrastructures. Le défi consiste à améliorer encore le climat des affaires et à renforcer la capacité de l’Afrique à absorber ces investissements durables », a souligné James Zhan.
Source : Adiac-Congo
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