L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Société financière internationale (IFC) recommandent plus d’investissements dans le commerce en Afrique de l’Ouest et un effort soutenu pour la réduction des coûts liés à ce produit. C’est la note finale du rapport d’une étude conjointe publiée par les deux institutions en octobre 2022 et présentée ce mardi 29 novembre 2022 à la presse à Lomé. C’est en marge de l’African Financial IndustrySummit qui est à sa deuxième édition tenue dans la capitale togolaise.
L’étude menée par l’IFC et l’OMC a, en effet, examiné les principaux obstacles au financement du commerce dans les quatre plus grandes économies de la sous-région ouest africaine. C’est-à-dire la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Sénégal. Mais dont « les résultats peuvent être transposés sur l’ensemble des pays de la sous-région », précise Nathalie Louat, directrice du Financement du Commerce et de la Chaîne d’Approvisionnement, interrogée par l’Agence Anadolu.
« Il faut remarquer que nous travaillons sur l’ensemble de la région ouest africaine. Pas que sur les quatre pays touchés par l’étude. Donc nous connaissons vraiment les réalités du marché. Et nous pensons que dans ces quatre pays où il y a de grandes banques et de petites banques, les problèmes peuvent être transcrits dans ce qui se passe dans les plus petits pays », justifie-t-elle.
Le rapport conjoint de l’IFC et de l’OMC (Trade finance in west Africa) a donc interrogé la quasi-totalité des institutions financières qui fournissent des financements commerciaux en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Nigeria et au Sénégal.
Il a surtout réalisé une analyse de fond approfondie des performances des importateurs et des exportateurs et a élaboré des scénarios prospectifs pour étudier les effets de l’amélioration de l’accès à des financements commerciaux abordables.
« Dans ces quatre pays, on s’aperçoit qu’il y a un besoin de plus de financement pour le commerce extérieur mais aussi un besoin de réduire des coûts. Nous estimons que le besoin est très clair et que les établissements financiers locaux dans ces quatre pays ont besoin de soutiens pour proposer plus de financements au commerce extérieur. Et enfin sur les coûts, nous estimons qu’ils sont de 2 à 4% de la valeur des transactions financières, alors que dans le reste du monde, ils sont de l’ordre de 1% », a expliqué Nathalie Louat.
Nathalie Louat a expliqué que le taux élevé des transactions financières constaté dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment dans ces quatre pays concernés par le rapport Trade Finance in West Africa « est due à l’absence ou au besoin de développer plus de relations entre les banques commerciales locales et les banques internationales concernant les lettres de crédit en particulier ».
« Pour parer à toutes ces situations, il faut expressément qu’on mette l’accent sur le développement de plus de relations entre les banques commerciales locales et les banques internationales qui sont spécialistes dans ce genre de produits. Il est important d’approfondir les relations commerciales entre les plus petites banques et les plus grosses. C’est vraiment un problème où que l’on se trouve dans toute la sous-région ouest africaine », a-t-elle conclu
A la suite des recommandations, l’IFC et l’OMC entendent continuer à travailler pour le renforcement des capacités des différentes banques commerciales anciennes comme nouvelles. Les deux structures entendent également poursuivre la diffusion régulière des informations au sein de toutes les banques de l’Afrique de l’ouest pour accélérer la mise en œuvre de ces recommandations.
Source: AA
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