Ces représentants des employés, dont les inquiétudes ne semblent pas partagées par les agents des autres filiales du groupe concernées par cette cession des actifs, à l’instar du transporteur ferroviaire Camrail, de Kribi Conteneurs Terminal (KCT), ou encore de la Société d’exploitation des parcs à bois du Cameroun (SEPBC), disent recourir au délégué après le mutisme qu’observe le groupe Bolloré sur le sujet. « Malheureusement, notre correspondance datée du 1er mars 2022 ayant pour objet “respect des dispositions légales dans le cadre d’une éventuelle cession d’actions au Cameroun”, adressée au directeur régional Golfe de Guinée de Bolloré Transport & Logistics (…), reste toujours lettre morte à ce jour, malgré nos multiples interpellations… », écrivent les représentants des employés.
Principal objet de préoccupation pour les employés du groupe Bolloré, l’article 42 (1) du Code du travail camerounais stipule que « s’il survient une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation de fonds, mise en société, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel entrepreneur et le personnel de l’entreprise. Leur résiliation ne peut intervenir que dans les formes et aux conditions prévues par la présente section ».
Les assurances de Bolloré
En clair, cette disposition règlementaire protège tous les emplois existants. Ce qui suppose qu’en cas de cession des actifs, tous les employés sont reversés au repreneur avec tous les avantages et droits acquis. Toute rupture de contrat par le repreneur se fera alors conformément à la loi, en tenant compte de paramètres tels que le grade ou encore l’ancienneté au sein de l’entreprise qui cède ses actifs. L’inquiétude des employés du groupe Bolloré naît de ce que dans bien des cas au Cameroun, cet aspect n’est pas toujours pris en compte lors de la négociation des accords de cession des actifs.
Mais l’on se souvient néanmoins que dans le communiqué posté sur son site internet suite à l’offre d’achat du groupe MSC, le 20 décembre 2021, le groupe du milliardaire breton s’était voulu plutôt rassurant sur le sort à réserver aux emplois en cas de finalisation de la transaction. « Le groupe Bolloré a décidé d’étudier cette offre, qui préserve à la fois les emplois, les projets et les engagements sur le continent », avait précisé le leader de la logistique intégré en Afrique. « Nous partageons avec MSC beaucoup de similitudes. C’est un groupe familial qui s’inscrit dans la durée et place ses collaborateurs au cœur de sa stratégie d’entreprise », avait indiqué Cyrille Bolloré, le président du groupe, dans un message adressé à ses collaborateurs le même jour.
Pour rappel, après l’annonce officielle de l’offre faite par MSC le 20 décembre 2021, le groupe Bolloré est revenu à la charge le 31 mars 2022, pour cette fois-ci annoncer la conclusion d’un accord pour la cession de ses actifs dans la logistique en Afrique au groupe italo-suisse contrôlé par la famille Aponte. « Au terme des négociations exclusives annoncées le 20 décembre 2021, et suite aux avis favorables émis par chacune des instances représentatives du personnel consultées, le groupe Bolloré a signé ce jour le contrat prévoyant la cession au groupe MSC de 100 % de Bolloré Africa Logistics, regroupant l’ensemble des activités de transport et logistique du groupe Bolloré en Afrique, sur la base d’une valeur d’entreprise, nette des intérêts minoritaires, de 5,7 milliards d’euros (environ 3 740 milliards de FCFA) », peut-on lire dans le communiqué publié à cet effet par le logisticien français.
Source : Investir Au Cameroun
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