Le Cameroun a émis le 6 mars 2023 sur le marché des titres publics de la Beac, ses premières obligations du Trésor assimilables (OTA) de l’année 2023. À travers cet emprunt d’une maturité de 5 ans, rémunéré à 5,75%, le pays entendait lever 30 milliards de FCFA. Mais, selon les résultats de l’opération, qui viennent d’être publiés par la banque centrale des six États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), seulement un peu plus de 14 milliards de FCFA ont finalement été mobilisés, soit moins de 50% de l’enveloppe recherchée.
Les données compilées par la banque centrale révèlent surtout que cette opération de levée de fonds du gouvernement camerounais n’a pas fait courir beaucoup d’investisseurs. En effet, apprend-on, malgré la crédibilité de la signature de l’État du Cameroun, qui a déjà remboursé plus de 3 000 milliards de FCFA de dettes sur ce marché depuis 2011, sans un seul défaut de paiement, le taux de participation des SVT (spécialistes en valeurs du Trésor) à cette opération est ressorti à seulement 13,6%, tandis que le taux de souscription, lui, a culminé à 73%.
Pour rappel, selon les chiffres de la banque centrale, le taux moyen de participation des SVT aux émissions des titres publics était de 48,4% en janvier 2023 sur ce même marché, tandis que le taux de souscription était 88,91%, révélant ainsi une augmentation de 18,73 points en glissement mensuel.
La Beac n’explique pas les raisons de cette contreperformance du Cameroun. Mais, elle peut être mise sur le compte de la recherche plus accrue de la rentabilité par les investisseurs, qui deviennent de plus en plus exigeants sur les taux d’intérêts servis par les États. En effet, pour son opération du 6 mars 2023, le Cameroun offrait une rémunération de 5,75%, sur un marché sur lequel le coût moyen des opérations était de 6,74% en janvier 2023, après avoir été de 7,06% en décembre 2022.
Au demeurant, cette contreperformance du Cameroun a de quoi surprendre. Dans la mesure où, habituellement, et en dépit de la pratique prudente des taux d’intérêt par le pays, les OTA à 5 ans de maturité de l’État du Cameroun sont souvent très courus. « Pour les titres de moyens et longs termes, notamment ceux de 5 ans, 7 ans de maturité, tout se passe très bien », rassurait encore le directeur général du Trésor au ministère des Finances, Sylvester Moh, en marge de la présentation aux investisseurs, en février 2023 à Douala, du programme d’émission des titres publics de l’État pour le compte de l’année 2023.
Source – Investir au Cameroun
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