Au premier trimestre 2022, la croissance du secteur secondaire s’est établie à 0,3% en glissement annuel, contribuant ainsi à seulement 0,1 point à la croissance du PIB du Cameroun. Selon l’Institut national de la statistique (INS), qui révèle ces données dans son rapport sur les comptes nationaux au premier trimestre 2022, cette baisse de performance du secteur secondaire est principalement engendrée par la mauvaise tenue des activités dans deux branches. À savoir, le bâtiment et les travaux publics (BTP) et les industries extractives.
En effet, fait remarquer l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, « après plus de quatre années consécutives de croissance positive, les bâtiments et travaux publics réalisent, ce trimestre, une chute de 6%, pour une contribution négative de 0,4 point à la croissance du PIB ».
L’INS n’explicite pas les causes de cet essoufflement des activités dans le BTP entre janvier et mars 2022. Mais, cette méforme peut s’expliquer par la fin des travaux d’infrastructures liés à l’organisation par le Cameroun de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football, qui a eu lieu entre janvier et février 2022. À cela, il faut ajouter le ralentissement des travaux sur certains chantiers, en raison du non-paiement des décomptes aux entreprises ; ainsi que les errements sur des chantiers d’envergure, à l’instar de la pénétrante Est de Douala, dont le taux de réalisation des travaux atteint à peine 10% de nos jours, 3 ans après le démarrage du chantier.
Mais, à côté de cette contreperformance dans le BTP, le premier trimestre 2022 est aussi marqué par « la récession des industries extractives, avec une croissance négative de 0,3%, après la baisse de 5,6%, bien qu’elle soit moins prononcée qu’au précédent trimestre ». À en croire l’INS, « la mauvaise performance des industries extractives est imputable à la méforme de l’activité d’extraction d’hydrocarbures, qui enregistre un taux de croissance négatif de 0,6%, avec une baisse continue de la production du pétrole brut de 2,8%, malgré l’amélioration de celle du gaz naturel ».
Cependant, à l’opposé des deux branches d’activités susmentionnées, la bonne tenue des autres branches ont permis de maintenir une croissance quoique moribonde (+0,3%) dans le secondaire entre janvier et mars 2022. « Il s’agit d’abord des industries agroalimentaires, qui contribuent de 0,2 point à la croissance du PIB, grâce à la performance de l’industrie des boissons qui progresse de 7,1%. Ensuite, les industries manufacturières, avec une contribution de 0,1 point à la croissance, sont portées par l’industrie du bois et les industries chimiques, avec des taux de croissance respectifs de 14,7% et 3,6% », rapportent les analystes de l’INS.
Source : InvestirAuCameroun
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