Investir au Cameroun : La 8e édition de Promote, le Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat, a finalement eu lieu du 19 au 27 février 2022 à Yaoundé. Quelles ont été les principales innovations de cette grand-messe des affaires ?
Pierre Zumbach : Oui ! Effectivement, Pomote a connu deux reports justifiés par la pandémie et décidés par le Premier ministre pour lutter contre la pandémie du coronavirus. C’est le chef du gouvernement qui a proposé les dates du report à fin février 2022. Ce qui nous a paru très favorable de placer ainsi la 8e édition de Promote dans une période de lente sortie de pandémie. Ainsi, toute cette édition est innovation, et l’on peut affirmer que jamais une édition de Promote ne se déroulera dans un tel contexte.
IC : Pour cette édition, le Salon a rassemblé 800 entreprises et au total moins des 1000 exposants auxquels cette manifestation nous avait habitués depuis au moins deux éditions. Qu’est-ce qui justifie cette baisse de régime en termes de participation ?
PZ : Les chiffres sont éloquents : en novembre 2021, à moins de trois mois de la tenue de Promote 2022, nous comptions 150 entreprises ayant souscrit formellement. Début décembre, un déclic s’est produit avec une bousculade pour les souscriptions. Du jamais vu, jamais vécu ! Dans les analyses préparatoires de ce Promote, nous avions décidé, tenant compte aussi des difficultés rencontrées sur le site du palais des Congrès, qui n’a pas été construit pour de telles manifestations, de limiter les espaces d’expositions à 800 entreprises. Et nous avons écopé d’une liste d’attente. Quant aux raisons de cette bousculade, chacun peut en faire l’analyse.
IC : Dans un contexte de persistance de la pandémie du Covid-19, qui a causé beaucoup de tort aux entreprises, on aurait pu s’attendre à une participation encore plus timide. Comment avez-vous procédé pour attirer cette quantité tout de même importante de participants ?
PZ : La pandémie Covid-19 a secoué le monde, qui avait oublié que nous sommes fragiles et que la santé publique est une donnée importante et permanente de notre existence. Pour quoi Promote a-t-il pu se tenir utilement ? Eh bien, disons simplement que la science et les disciplines imposées par les politiques, malgré les désordres et les contradictions, vont peu à peu domestiquer le virus à un niveau moins dangereux. Et l’Afrique est le continent qui a été le moins frappé. Il est donc logique que sur ce continent, les efforts pour relancer l’économie donnent l’exemple. La trajectoire de Promote s’inscrit dans cette logique.
IC : En termes de participation étrangère, ce n’est pas non plus la grande satisfaction des années antérieures. Qu’en dites-vous ?
PZ : En octobre 2021, toutes les collectivités étrangères qui participent aux éditions de Promote faisaient savoir qu’elles ne pourraient pas se déplacer, au regard des mesures sanitaires impératives et les contraintes des voyages intercontinentaux. Et nous félicitons les collectivités, le plus souvent réduites, qui ont su négocier avec ces difficultés, avec ténacité pour arriver finalement à Promote.
Il s’agit, dans l’ordre d’importance numérique, de l’Italie, la Belgique, la Grande-Bretagne, la France, l’Autriche, l’Allemagne, le Canada et la Suisse. Nous avons également accueilli des entreprises venues de Turquie, d’Iran, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Pakistan et du Ghana. Ainsi, la participation étrangère, qui d’habitude avoisine le tiers des participants, est passée au quart de cet effectif, ce qui est tout de même très encourageant.
IC : Avec la pandémie du Covid-19, qu’est-ce qui a fondamentalement changé dans l’organisation opérationnelle du Salon Promote cette année ?
PZ : Disons pour être bref que les dirigeants de la planète, à tous les niveaux, n’ont pas encore concrétisé la prise de conscience que le monde a changé et que les équations économiques seront différentes dans ce monde d’après. Ainsi, toutes les actions, même modestes, sur un coin du globe tel que Promote à Yaoundé, ne seront plus jamais comme avant. Le bilan de la 8e édition, qui va donner lieu à une analyse organisationnelle et financière, dégagera certainement les tendances nouvelles qui apparaissent.
IC : Au terme de cette nouvelle édition, quels principaux enseignements pouvez-vous tirer sur l’état de santé et la marche de l’économie camerounaise ?
PZ : Rebondissant sur la précédente question, les enseignements que l’on peut tirer se dessinent déjà assez bien : des banques d’affaires et des banques commerciales africaines ouvrent un nouveau volet d’activités et deviennent aussi banques de développement, notamment avec une nouvelle approche d’appui au monde de la PME, qui est le cœur des économies africaines.
Autre exemple : des banques africaines deviennent partenaires de manifestations d’intérêt général comme Promote, en innovant dans un rôle de banque citoyenne. Ce qui est un encouragement pour tout ce qui concoure à diminuer la pauvreté et augmenter progressivement les niveaux de vie. Nous remercions chaleureusement Afriland First Bank, première banque camerounaise, qui a donné l’exemple de cette citoyenneté à Promote 2022.
IC : Dans la mesure où cette 8e édition a été reportée à 2022, au lieu de 2021 comment initialement prévu, à quand la prochaine édition de ce salon de l’entreprise et comment l’entrevoyez-vous ?
PZ : En principe, après consultation avec le mandant du gouvernement qui est le ministre du Commerce, et à travers lui les hautes autorités camerounaises, la prochaine édition de Promote aura lieu en 2024. Elle devrait s’inscrire dans le prolongement des échanges très nourris qui se sont déroulés au cours de cette dernière édition, qui, rappelons-le, était placée sous le thème de « l’industrialisation de l’Afrique, une clé de l’émergence du continent ». En validant ce thème, les hautes autorités camerounaises nous avaient instruit d’œuvrer pour que, de plus en plus, le Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat soit davantage tourné vers le continent.
Rappelons que Promote est une initiative née au Cameroun en 2002, sur les hautes instructions du président de la République. Depuis 20 ans, le chef de l’État accorde son haut patronage à ce grand rendez-vous économique. Les médias seront conviés à la célébration de ces 20 ans de Promote, probablement en octobre prochain. Ce sera l’occasion de remercier toutes les entreprises et les sponsors, qui ont fait Promote, qui lui-même est au service des entreprises, cœur de création des richesses.
SOURCE : INVESTIR AU CAMEROUN
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