Les services du FMI achèvent une mission au Tchad

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  • Les autorités tchadiennes et les services du Fonds monétaire international (FMI) ont entamé des discussions pour la première revue du programme soutenu par la FEC approuvé le 10 décembre. Ces discussions se poursuivront au cours des prochains jours.
  • La situation économique et financière du Tchad a été plus faible que prévu en 2021. La production pétrolière a été nettement inférieure aux prévisions, tandis que l’insuffisance des précipitations a entraîné une mauvaise production agricole et des pressions sur les prix des céréales. Ces pressions devraient être amplifiées par la guerre en Ukraine et accroître sensiblement l’insécurité alimentaire.
  • Les perspectives pour 2022 restent globalement favorables, avec un croissance prévue de 2.3 %, mais sujettes à une forte incertitude. La hausse des prix du pétrole, si elle se maintenait, créerait des opportunités pour reconstituer des réserves et améliorer la composition du financement du déficit non pétrolier, tandis que la montée de l’insécurité alimentaire nécessite une coordination renforcée avec la communauté des donateurs sur des programmes de soutien.
  • Outre l’engagement continu des autorités en faveur de politiques et de réformes saines, la finalisation rapide d’un traitement de la dette au titre du Cadre Commun du G20 et un soutien important des donateurs sont essentiels au rétablissement de la viabilité de la dette.

Washington, DC: Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Édouard Martin s’est rendue à N’Djamena du 16 au 30 mars 2022 pour mener des discussions au titre de la première revue du programme appuyé par l’accord FEC approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 10 décembre 2021. Le nouvel accord FEC d’une durée de 36 mois, d’un montant de 392,56 millions de DTS (environ 570,75 millions de dollars ou 280 % de la quote-part), aidera à répondre aux importants besoins budgétaires et de la balance des paiements du Tchad, notamment en catalysant le soutien financier des donateurs officiels.

À l’issue de cette mission, M. Martin a fait la déclaration suivante :

« Les autorités tchadiennes et les services du Fonds monétaire international (FMI) ont entamé des discussions pour la première revue du programme appuyé par la FEC approuvé le 10 décembre. Ces discussions se poursuivront dans les prochains jours afin de parvenir à un accord qui pourrait être soumis à approbation au Conseil d’administration du FMI.

« Les évolutions macroéconomiques en 2021 ont été moins favorables que prévu. La production pétrolière s’est contractée, en raison des difficultés de production rencontrées par une grande compagnie pétrolière, tandis que l’activité non pétrolière a été contrainte par les effets cicatriciels de la pandémie de COVID-19, ainsi que par des conditions météorologiques défavorables dues au changement climatique. Dans l’ensemble, le PIB réel s’est contracté de 0.3 %, sous l’effet d’une réduction de 3 % de la production pétrolière. Alors que l’inflation annuelle moyenne était limitée à -0,8 % en 2021, la mauvaise récolte 2021/22 a alimenté les pressions inflationnistes, les prix des denrées alimentaires ayant augmenté de 6 % en glissement annuel en janvier. Ces pressions devraient être aggravées par la guerre en Ukraine.

« La performance dans le cadre du programme a été mitigée. Deux des trois critères de réalisation quantitatifs à fin décembre 2021 ont été respectés, le critère relatif au solde primaire hors pétrole n’ayant pas été atteint en raison de dépassements de dépenses en équipements militaires et en masse salariale, reflétant des tensions sécuritaires et sociales. Des progrès ont été enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles, deux repères structurels ayant été atteints, tandis que les réformes couvertes par les trois autres devrait être finalisées dans les semaines à venir.

« Les perspectives pour 2022 restent globalement favorables mais soumises à des risques importants. Après s’être contractée au cours des deux dernières années, l’activité économique devrait croître de 2,3 % en 2022, tirée par une reprise des productions pétrolière et non pétrolière. Poussée par les prix alimentaires, l’inflation devrait atteindre environ 4 % en moyenne. Les risques pesant sur les perspectives comprennent : une éventuelle résurgence de la pandémie et de nouveaux retards dans la vaccination ; les problèmes de sécurité; les risques de refinancement de la dette intérieure ; et les retards éventuels dans la mise en œuvre des réformes.

« Dans ce contexte, les discussions ont porté sur les mesures visant à renforcer les finances publiques. Les efforts pour accroître la mobilisation des recettes intérieures doivent s’intensifier. Si les dépenses totales, y compris la masse salariale, doivent être contenues, les dépenses sociales doivent être protégées. Compte tenu de la forte volatilité des prix du pétrole, les recettes pétrolières supplémentaires seront utilisées pour reconstituer les réserves de liquidités et réduire la dépendance du gouvernement à l’égard des emprunts intérieurs auprès d’un système bancaire contraint.

« L’équipe du FMI s’est également entretenue avec les autorités des réformes structurelles supplémentaires à mettre en œuvre en 2022-23. Ces réformes porteront notamment sur le renforcement de la gestion des finances publiques et la mobilisation des recettes intérieures, l’amélioration de la gouvernance et de la transparence, et l’amélioration de l’environnement des affaires.

« Les discussions ont également porté sur l’insécurité alimentaire. Dans le cadre du plan de réponse humanitaire 2022, les autorités ont préparé un cadre pour apporter une assistance aux plus vulnérables jusqu’à la période de soudure. Parallèlement à l’assistance déjà fournie par le Programme alimentaire mondial et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’utilisation de l’allocation de DTS contribuera à la mise en œuvre de ce plan en permettant aux autorités de reconstituer un stock de céréales suffisant.

« Les autorités poursuivent les discussions sur un traitement de la dette avec leurs créanciers extérieurs dans le cadre du cadre commun du G20. Ces discussions devront être finalisées préalablement la revue à venir du programme.

« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités tchadiennes et les autres homologues pour leur hospitalité, leur excellente coopération et des discussions franches et constructives.

La mission a été reçue par M. Haroun Kabadi, président du Conseil national de transition. Elle a rencontré M. Tahir Hamid Nguilin, Ministre des Finances et du Budget, M. Mahamat Hamid Koua, Ministre de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, M. Haliki Choua, Ministre Secrétaire Général du Gouvernement, M. Mahamat Ahmat Alhabo, Ministre de la Justice, M. Ali Djadda Kampard, Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Idriss Ahmat Idriss, le Directeur National de la BEAC, et d’autres hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires internationaux au développement.

 

SOURCE : FMI

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