En 2020, les ménages se sont montrés très gourmands en investissements risqués en plaçant des montants considérables en actions et en fonds de placement, comme le révèle une enquête de notre rédaction auprès des plus grands établissements financiers du pays.
Au printemps dernier, les bourses ont connu une dégringolade spectaculaire avant de se redresser progressivement, ce qui a incité de nombreux investisseurs à revenir ou simplement à entrer sur les marchés. Par ailleurs, du fait de la fermeture des magasins non essentiels et de l’horeca, les ménages avaient également une part plus grande de leurs revenus à investir, plutôt qu’à dépenser.
Surtout les fonds d’investissements
Ainsi, l’an dernier, les clients de BNP Paribas Fortis ont investi 112% de plus en actions qu’en 2019. Ils ont également accru (+23%) leurs placements dans des fonds d’investissement. En montants absolus, les flux en direction des fonds sont restés cependant beaucoup plus élevés que vers les actions.
Du côté de Bolero, le courtier en ligne de KBC, le nombre de transactions boursières a bondi de plus de 250%, dans une proportion de 60% pour des achats et de 40% pour des ventes. “Les particuliers ont voulu profiter de la chute des bourses, mais ils avaient également davantage de temps et d’épargne (forcée) en raison du confinement”, explique-t-on chez Bolero.
Les établissements spécialisés tels que Binck Bank et Keytrade nous ont également fait part de chiffres en forte hausse, le premier soulignant notamment le quadruplement de l’activité en ETF (fonds d’investissement cotés) et le second la hausse de 63% du nombre de clients ayant acheté des actions ou d’autres instruments de placement.
Les établissements interrogés ont souligné par ailleurs l’intérêt croissant pour les investissements durables. Chez KBC, près d’un nouvel investissement sur deux est de cette nature. En revanche, les produits à rendement fixe n’ont plus la cote en raison du record de faiblesse des taux d’intérêt à long terme. BNP Paribas Fortis a constaté ainsi une chute des apports en obligations (-28%) et assurances épargne de la branche 21 (-27%).
L’épargne a toujours la cote
Le Belge reste cependant un investisseur prudent. Il a donc continué, en parallèle, à garnir généreusement son compte d’épargne malgré des taux offerts historiquement bas: pas moins de quelque 15 milliards d’euros supplémentaires. Il est vrai que les livrets d’épargne séduisent toujours par leurs atouts traditionnels. L’argent est immédiatement disponible, les dépôts jusqu’à 100.000 euros sont protégés par la garantie des dépôts et le taux d’intérêt, certes faible, est exonéré d’impôts.
Les plus fortes augmentations de l’épargne se sont produites chez KBC (4,2 milliards), Belfius (3,7 milliards) et BNP Paribas Fortis (3,1 milliards). L’augmentation chez Argenta aurait été presque deux fois plus importante que les 945 millions signalés en 2020 si la caisse d’épargne n’avait pas converti les comptes d’épargne réglementés des personnes morales, entre autres, en comptes d’épargne non réglementés.
Plus d’argent sur les comptes courants
En outre, les dépôts sur les comptes courants ont également augmenté davantage qu’en 2019. “La croissance des comptes courants a été de 26% en 2020, contre 17% en 2019”, explique Belfius. “Le faible taux d’intérêt rend moins attrayant le transfert d’argent d’un compte courant vers un compte d’épargne. C’était encore plus le cas l’année dernière en raison de la pandémie et de la baisse de la consommation.”
BNP Paribas Fortis parle également d’une “hausse notable” des dépôts sur les comptes courants, sans publier de chiffres absolus.
Source: lecho.be
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