ECONOMIE : L’influence de la Chine s’accroît au FMI

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La monnaie chinoise – le yuan ou encore le renminbi – assoit un peu plus son statut de devise de réserve internationale. Dimanche, à l’occasion d’un état des lieux sur la composition des droits de tirage spéciaux (DTS), le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le renforcement du poids du yuan chinois .

Unité de compte de l’institution multilatérale et monnaie de réserve internationale, les DTS sont constitués par un panier de devises. Dans la nouvelle pondération qui a été annoncée, le yuan voit sa part passer de 10,92 % à 12,28 %, ce qui en fait désormais la troisième devise du panier. Le dollar américain qui a aussi vu sa pondération relevée représente désormais 43,38 % du panier au lieu de 41,73 %. L’euro, le yen et la livre Sterling font les frais de cette nouvelle répartition. La monnaie unique européenne qui conserve son deuxième rang ne pèse plus que 29,31 % contre 30,93 %. Le yen voit sa pondération ramenée à 7,59 % (contre 8,33 %), le poids de la livre étant fixé à 7,44 % (8,09 %). Le changement entrera en vigueur le 1er août prochain.

C’est la première fois depuis 2015 que le poids relatif des devises composants ces DTS est recalculé depuis l’entrée de la monnaie chinoise dans le panier en 2016 en tant que cinquième devise de réserve. Compte tenu de la crise pandémique, le réexamen a été retardé puisque cet exercice a lieu tous les cinq ans. En mars 2021, le conseil d’administration du fonds avait décidé de prolonger le panier actuel jusqu’au 31 juillet 2022.

Selon les modalités de calcul en vigueur depuis 2015, la composition du panier de DTS se base sur une formule assez compliquée. Les monnaies concernées doivent être « librement utilisables », « largement utilisée pour régler des transactions internationales » et « couramment négociées sur les principaux marchés des changes ». La formule prend en compte la valeur des exportations de biens et de services des pays impliqués pendant les cinq années précédentes. A cette évaluation du poids du pays dans le commerce mondial s’ajoute un indicateur financier qui comprend, à parts égales, les réserves officielles libellées dans la monnaie d’un pays qui sont détenues par d’autres autorités monétaires non émettrices de cette monnaie, le volume des opérations de change dans cette monnaie, ainsi que la somme de l’encours des engagements bancaires internationaux et des titres de créance internationaux libellés dans cette monnaie.

Un calcul à revoir

Reste que cette formule n’est pas totalement satisfaisante. Le FMI encourage donc une réflexion plus approfondie sur les pondérations utilisées « afin de s’assurer qu’elles continuent de refléter de manière adéquate le rôle des monnaies dans le commerce mondial et les marchés financiers ».

En attendant, la stratégie chinoise s’avère payante : son poids dans le commerce mondial est passé de 13,5 % à près de 15 % entre 2015 et 2020 selon la Cnuced. Et Pékin voit son influence grandir au sein des institutions internationales.

Source : Les Echos

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