Eco- Coton : 26,5 milliards de FCFA pour mettre la Sodecoton au solaire et augmenter ses capacités de transformation

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Le 30 janvier 2023 à Garoua, la capitale de la région du Nord du Cameroun, la Société de développement du coton (Sodecoton), le mastodonte agro-industriel de la partie septentrionale du pays, a signé avec l’Agence française de développement (AFD) une convention de prêt d’un montant de 20 milliards de FCFA. En plus de ce prêt non garanti par l’État du Cameroun, le même jour, la société cotonnière a signé une 2e convention de financement avec l’Union européenne (UE), d’un montant de 6,5 milliards de FCFA. Ce qui porte à 26,5 milliards de FCFA le volume de financements obtenu par la Sodecoton le 30 janvier 2023.

De sources internes à l’entreprise, le financement reçu de l’AFD permettra de mettre en œuvre le projet de développement du tissu industriel de la Sodecoton. Concrètement, apprend-on, celui-ci consiste en la mise à niveau de sept des neuf usines d’égrenage de la Sodecoton. Mais, apprend-on, la plus grosse partie de l’enveloppe est destinée à la construction d’une nouvelle usine d’égrenage dans la localité de Godola, dans la périphérie de Maroua, région de l’Extrême-Nord.

D’une capacité de production de 50 000 tonnes de coton, l’usine en gestation sera la 11e unité d’égrenage de la société, dont on se souvient qu’elle a posé la première pierre de sa 10e usine le 6 mars 2021 à Gouna, localité située à une centaine de kilomètres de la ville de Garoua, dans la région du Nord. Selon les responsables de la Sodecoton, ces investissements visent à doter l’entreprise de capacités de transformation suffisantes dans la perspective d’une production annuelle de 400 000 tonnes de coton attendue dès l’année 2025.

Introduction en bourse

À côté du financement reçu par l’AFD, les 6,5 milliards de FCFA obtenus de l’UE serviront à la transition énergétique de la Sodecoton. En effet, à la faveur de cet autre financement, apprend-on, l’entreprise cotonnière va construire cinq centrales solaires pour alimenter ses différentes usines en énergie électrique. Ce qui devrait permettre non seulement de se départir de la galère imposée par les délestages de l’électricien Eneo, et des coûts de plus en plus exorbitants des combustibles d’appoint comme le gasoil (le prix du litre a augmenté de 25% depuis ce 1er février 2023, NDLR), qui permet de faire tourner les groupes électrogènes.

À l’observation, tous ces investissements font du géant agro-industriel des régions septentrionales du Cameroun, un produit particulièrement attrayant dans la perspective de son introduction en bourse décidée par l’État du Cameroun. En effet, l’on se souvient que dans le cadre de la dynamisation de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), basée à Douala, le Cameroun a communiqué, le 8 septembre 2022, une liste de quatre entreprises publiques et à économie mixte, dans lesquelles l’État entend céder une partie de ses actifs à la Bvmac. Parmi elles, se trouve la Sodecoton.

Pour rappel, cette entreprise, qui encadre plus de 200 000 producteurs de coton, et dont l’État détient jusqu’ici 59% du capital social, a réalisé un bénéfice de 8,4 milliards de FCFA au cours de la campagne cotonnière 2021-2022. Après une perte de 4,7 milliards de FCFA la campagne précédente, en raison des ravages de la pandémie du Covid-19.

Source: investir au Cameroun

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