Covid-19 : quelles sont les personnes les plus à risque ?

Partager Sur

Avec chaque jour en moyenne plus de 20 000 nouveaux cas de contamination par le covid-19, la vaccination des personnes les plus vulnérables est un enjeu central. Rappelant la nécessité de booster la campagne de vaccination, la HAS actualise aujourd’hui ses recommandations relatives aux facteurs de risque de développer une forme grave de la maladie, sur la base d’une revue exhaustive de la littérature et de l’analyse de près de 200 études parues depuis son premier travail. Parmi elles, l’étude EpiPhare (voir ci-dessous) et l’étude du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) réalisée par le département d’information médicale de Bordeaux. “Ces études permettent de confirmer que l’âge est le facteur prépondérant dans la survenue de formes sévères et de décès liés à la Covid-19” affirme la Haute autorité de santé dans un communiqué.

L’âge demeure le principal facteur de risques

D’après l’analyse des données issues des séjours hospitaliers en France, les patients atteints de Covid-19 présentent, comparativement aux 18 à 49 ans, environ :

  • 3 fois plus de risque de décéder de la Covid-19 s’ils sont âgés de 50 à 64 ans,
  • 7 fois plus de risque s’ils sont âgés de 65 à 74 ans,
  • 10 fois plus de risque s’ils sont âgés de 75 à 80 ans
  • 16 fois plus au-delà de 80 ans.

Les comorbidités, ces autres facteurs de risques

La présence chez les patents de certaines comorbidités est également un facteur de risque de formes graves et de décès, “même si leur impact est moindre” affirme la HAS . Dans un avis datant du 30 novembre dernier, la HAS avait déjà déterminé des comorbidités à haut risque de décès :

  • le diabète (de type 1 et de type 2)
  • l’obésité (IMC > 30 kg/m2)
  • les cancers en particulier s’il s’agit d’un cancer récent et/ou en progression et/ou sous chimiothérapie
  • la BPCO et l’insuffisance respiratoire
  • l’insuffisance cardiaque
  • l’hypertension artérielle compliquée.

Elle vient d’y ajoutez les quatre pathologies suivantes :

  • les maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose
  • les troubles psychiatriques
  • la démence
  • les personnes présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral.

Par ailleurs, la HAS a également identifié trois des pathologies à “très haut risque de décès”, justifiant une priorisation quel que soit l’âge :

  • les personnes atteintes de trisomie 21
  • les personnes ayant reçu une transplantation d’organe
  • les insuffisants rénaux dialysés.

Par ailleurs, la Haute autorité attire l’attention des personnes dites “polypathologiques” car les études montrent que le cumul de 3 comorbidités fait atteindre quasiment le même niveau de risque de décéder que dans la tranche d’âge supérieure sans polypathologies. Ces personnes devront donc être vaccinées en priorité.

A propos de l’étude Epi-Phare

Pendant la première vague de la pandémie, un groupement d’intérêt scientifique (baptisé Epi-Phare), constitué par la Caisse nationale d’assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait réalisé une analyse quasi-exhaustive des données de la population française, soit plus de 66 millions de personnes, afin d’identifier les maladies chroniques et des facteurs tels que l’âge ou le genre susceptibles de présenter un sur-risque d’hospitalisation ou de décès pour Covid-19. Sans surprise, cette étude confirmait que les personnes âgées sont les plus fragiles face au virus avec un risque de décès multiplié par 12 chez les 60-64 ans, par 30 chez les 70-74 ans, par 100 chez les 80-84 ans et par presque 300 chez les 90 ans et plus.

L’étude confirmait également que les hommes sont plus à risque  d’hospitalisation et de décès  pour Covid-19 que les femmes, multiplié respectivement par 1,4 et 2,1 et déterminait que les personnes les plus vulnérables étaient celles souffrant d’une des 7 pathologies suivantes :

  • Trisomie 21 : 7 fois plus de risque d’hospitalisation et 23 fois plus de risque de décès
  • Retard mental : 4 fois plus de risque d’hospitalisation et 7 fois plus de risque de décès
  • Mucoviscidose :4 fois plus de risque d’hospitalisation et 6 fois plus de risque de décès
  • Insuffisance rénale chronique terminale sous dialyse : 4 fois plus de risque d’hospitalisation et 5 fois plus de risque de décès
  • Cancer actif du poumon : 3 fois plus de risque d’hospitalisation et 4 fois plus de risque de décès
  • Transplantation rénale : 5 fois plus de risque d’hospitalisation et 7 fois plus de risque de décès
  • Transplantation du poumon : 3 fois plus de risque d’hospitalisation et 6 fois plus de risque de décès.

Quelles sont les personnes vulnérables qui peuvent être maintenues en activité partielle ?

Le décret du 5 mai 2020 prévoyait un dispositif exceptionnel d’indemnisation pour les salariés vulnérables présentant un risque de développer une forme grave d’infection au Covid-19 . Ces précautions permettent aux plus fragiles de ne pas prendre le risque de s’exposer au virus en l’absence de traitement. Mais au retour des vacances estivales, un nouveau décret paru au Journal Officiel du dimanche 30 août, modifiait les critères permettant d’identifier les salariés vulnérables et réduisait la liste des personnes qui peuvent demander à être placés en activité partielle.

Le 15 octobre, une ordonnance du juge des référés du Conseil d’État prononçait la suspension de ces restrictions. Le juge estimant “que le choix des pathologies qui ont été conservées comme éligibles par rapport au décret de mai dernier n’est pas cohérent ni suffisamment justifié par le Gouvernement”. Finalement, le décret définissant la liste des personnes vulnérables a été publié le 11 novembre 2020.

Selon ce nouveau décret, sont considérées comme vulnérables les personnes qui sont dans l’une des situations suivantes :

  • Etre âgé de 65 ans et plus.
  • Avoir des antécédents cardiovasculaires hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), accident vasculaire cérébral ou coronaropathie, antécédent de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque.
  • Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications.
  • Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale : broncho-pneumopathie obstructive (la maladie qui a emporté le chanteur Christophe), asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnées du sommeil, mucoviscidose notamment.
  • Avoir une insuffisance rénale chronique dialysée.
  • Souffrir d’un cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie).
  • Présenter une d’obésité (soit un indice de masse corporelle (IMC) > 30 kgm2).
  • Souffrir d’immunodépression congénitale ou acquise.
  • Etre atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins.
  • Présentent un syndrome drépanocytaire majeur ou ont un antécédent de splénectomie.
  • Etre au 3e trimestre de la grossesse.
  • Etre atteint d’une maladie du motoneurone, d’une myasthénie grave, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, de paralysie cérébrale, de quadriplégie ou hémiplégie, d’une tumeur maligne primitive cérébrale, d’une maladie cérébelleuse progressive ou d’une maladie rare

Un nouveau critère pour bénéficier de l’activité partielle

Mais pour être placées en activité partielle, les personnes vulnérables doivent répondre à un 2e critère cumulatif qui est “de ne pouvoir ni recourir totalement au télétravail, ni bénéficier de mesures de protection renforcées”. Ces mesures de protection sont les suivantes :

  • L’isolement du poste de travail, notamment par la mise à disposition d’un bureau individuel ou, à défaut, son aménagement, pour limiter au maximum le risque d’exposition.
  • Le respect, sur le lieu de travail et en tout lieu fréquenté par la personne à l’occasion de son activité professionnelle, de gestes barrières renforcés.
  • L’absence ou la limitation du partage du poste de travail.
  • Le nettoyage et la désinfection du poste de travail et des surfaces touchées par la personne au moins en début et en fin de poste.
  • Une adaptation des horaires d’arrivée et de départ et des éventuels autres déplacements professionnels, afin d’y éviter les heures d’affluence.
  • La mise à disposition par l’employeur de masques de type chirurgical en nombre suffisant pour couvrir les trajets entre le domicile et le lieu de travail lorsque la personne recourt à des moyens de transport collectifs.

Si ces mesures de protection ne peuvent être assurées, le salarié peut demander à être placé en activité partielle, sur présentation à l’employeur d’un certificat établi par un médecin. En cas de désaccord avec l’employeur, il saisit le médecin du travail qui se prononce en recourant, le cas échéant, à l’équipe pluridisciplinaire de santé au travail.

Si vous vivez avec une personne considérée comme vulnérable : le télétravail doit être favorisé autant que possible.

Source: topsante.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *