L’unique solution pour se faire entendre par leur administration a donc été de cesser toute activité. Une situation qui cache mal les tensions de trésorerie que connait l’entreprise depuis quelques années maintenant. Ceci en raison de l’insolvabilité notoire de ses clients, en l’occurrence l’Etat et les collectivités territoriales décentralisées.
En effet, la dette cumulée de l’Etat envers Hysacam s’élève autour de 10 milliards de FCFA, et « quand l’Etat ne règle pas nos factures, cela crée des dysfonctionnements. Les salaires sont payés avec retard. La masse salariale d’Hysacam s’élève mensuellement à environ 1 milliard de FCFA. Nous consommons sur l’ensemble du réseau en moyenne 1 million de litres de carburant par mois. Et donc quand notre principal partenaire est en difficulté, les salaires ne sont pas payés, et ça crée la situation (grève) que vous avez observée récemment », renseigne un cadre de l’entreprise à EcoMatin.
Parallèlement cette situation érode la solvabilité de l’entreprise auprès de ses fournisseurs, et la met forcément en dette auprès de Total son fournisseur en carburant, et des concessionnaires automobiles (Renault, Cami Toyota…) qui l’approvisionne en pièces détachées pour la révision et la maintenance de son parc automobile. Il va sans dire que l’insolvabilité de l’Etat le cas échéant (mais aussi des collectivités territoriales décentralisées) contribue à plomber les activités d’Hysacam. Ceci alors même qu’un plan d’apurement de la dette de l’Etat vis-à-vis de l’entreprise avait été adopté l’année dernière. Le gouvernement s’était engagé à régler une avance de 7 milliards de FCFA à l’entreprise en novembre 2021 de manière échelonnée. Mais le règlement de cette dette n’évolue toujours pas au rythme convenu, alors que la situation financière de l’entreprise se détériore.
Au demeurant, l’Etat s’est souvent montré prompt à intervenir en sapeur-pompier pour ramener la sérénité au sein de l’entreprise lors des revendications sociales. C’était encore le cas lors du mouvement d’humeur de fin avril dernier. Ce débrayage a mis à mal la salubrité de la ville de Yaoundé, infestée çà et là de détritus et d’immondices. Le service a repris, et les ouvriers de l’assainisseur privé Hysacam, réglés en partie quoiqu’ils demeurent en attente du paiement du salaire du mois d’avril, s’emploient à épurer les coins et recoins de la capitale avant l’avènement de la fête de l’unité nationale le 20 mai prochain.
Source : Eco-matin
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