Alibaba sous enquête en Chine, ses actions dévissent

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Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne sur Internet, a peut-être oublié un peu vite que le pays était toujours dans un régime communiste…

L’Administration d’Etat pour la régulation des marchés en Chine vient d’ouvrir une enquête pour « des suspicions de pratiques monopolistiques » de l’entreprise.

Les autorités, même si elles restent évasives, reprocheraient notamment au géant du numérique un « accord d’exclusivité ». L’enquête contre Alibaba « est une mesure importante pour notre pays afin de renforcer la supervision antimonopolistique dans le secteur de l’internet et promouvoir un développement sain à long terme de l’économie numérique », écrit le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir.

La semaine dernière, une réunion des plus hauts dirigeants du régime autour du président Xi Jinping a appelé à « s’opposer fermement aux monopoles. »

Une ascension qui suscite la méfiance

Et un premier avertissement avait été envoyé à Alibaba qui a écopé d’une amende de 62 000 euros pour avoir oublié de signaler aux autorités l’achat d’une entreprise… Immédiatement avec l’annonce de cette enquête, le titre d’Alibaba a plongé de 8 % à la bourse de Hong Kong.

En réalité, l’ascension de cette entreprise fondée par le milliardaire Jack Ma n’est pas vu d’un très bon œil par les autorités. « Il y a manifestement une escalade des efforts coordonnés visant à entraver l’empire de Jack Ma qui symbolisait les nouvelles entités chinoises trop grosses pour faire faillite », explique pour l’agence Bloomberg l’analyste Dong Ximiao, de l’Institut de la finance sur Internet de Zhongguancun, la « Silicon Valley » de Pékin.

Le coup de trop d’Alibaba est sans doute d’avoir voulu introduire en bourse sa filiale Ant Group, leader mondial du paiement en ligne. Un coup qui aurait pu rapporter près de 27,4 milliards d’euros. Le hic, c’est que Pékin a décidé, il y a deux mois, d’annuler cette introduction en bourse.

Jack Ma, plus célèbre homme d’affaires de Chine, n’adhère pas au parti

Dans un discours à Shanghai, Jack Ma qui aurait perdu dans cette affaire un gros pactole s’était permis de critiquer la main mise et l’action du régulateur dans le pays. Une sortie qui a valu immédiatement au milliardaire d’être convoqué par le pouvoir et de visiblement être obligé de faire profil bas puisqu’il n’a pas été vu en public depuis cette date… Il faut rappeler que le plus célèbre homme d’affaires de Chine et le symbole du « self-made-man » pour ses compatriotes n’a jamais appartenu au parti. En 2007 au Forum de Davos, il avait défini sa relation en affirmant que sa « philosophie consiste à être amoureux du pouvoir mais sans jamais l’épouser. » Sauf que là, le pouvoir tente de le remettre dans le rang.

« Le message politique subliminal, c’est qu’aucune entreprise ni individu n’a le droit de défier le Parti communiste quelle que soit sa taille », explique Richard McGregor de l’Institut Lowy à Sydney.

Reste à savoir comment va évoluer cette enquête ? Le géant du e-commerce a juste « promis de coopérer activement à l’enquête des régulateurs ».

Source: Leparisien.fr

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