Nommé le 15 décembre 2021 lors de la session ordinaire du conseil d’administration, Célestin Guela Simo occupe désormais officiellement le fauteuil de Directeur Général d’Afriland First Bank. Il remplace Alphonse Nafack qui dirigeait l’établissement de crédit depuis 2012 et dont le bilan est fort élogieux. La cérémonie de passation des services s’est tenue le 28 juillet dernier à Yaoundé au siège de l’institution bancaire en présence du président du Conseil d’Administration Jean Paulin Fonkoua Kake.
Comme principale mission à lui confiée, le nouveau DG aura la lourde tâche d’implémenter le développement de la marque au sein de la sous-région. Si elle fait office de leader du secteur bancaire au Cameroun (1250 milliards de total bilan à fin 2020) depuis une bonne dizaine d’années déjà, l’ambition d’Afriland First Bank est d’ouvrir des filiales dans les autres pays de la Cemac. Avant même sa prise de fonction, Célestin Guela Simo s’est rendu au mois de mai dernier au Tchad et au Congo Brazzaville où il a échangé les autorités monétaires et financières de ces pays pour leur présenter l’intérêt de la banque qu’il dirige aujourd’hui à étendre ses activités dans leur pays. « C’est dans la logique des choses ; lorsqu’une banque atteint ce niveau, il faut chercher de nouveaux marchés à défaut de faire du statu quo ; ce qui n’est pas dans son intérêt », commente un expert financier. Pour financer cette extension de ses activités, Afriland First Bank a fait passer son capital social de 20 à 50 milliards de FCFA. Une stratégie qui intervient alors que la maison mère de la banque camerounaise a presque été écartée de trois marchés notamment en Guinée Equatoriale, en RDC et en Ouganda où elle a fait le choix délibéré de se retirer.
Innover pour renforcer l’encrage au plan local
Au Cameroun, le secteur bancaire se veut de plus en plus concurrentiel notamment avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs (Access Bank, Bange Bank) mais aussi et surtout à cause de l’ambitieux plan de redéploiement affiché récemment par la filiale locale de la banque gabonaise BGFI qui vise sans complexe le leadership bancaire national en 2025. Pour Célestin Guela Simo, il faudra surtout consolider les acquis mais surtout innover afin d’agrandir ses parts de marché. « La position de leader acquise par Afriland First Bank depuis une décennie est due à un travail d’innovation permanent. Il vous incombe de poursuivre l’innovation dans tous les pôles d’activité » a rappelé le PCA lors de la cérémonie de passation de service. À fin mai 2022 la banque la banque pèse 20,7% de l’encours des crédits bancaires en circulation dans le pays soit 910 milliards de FCFA ; et 19,3% de l’encours des dépôts soit 1225,3 milliards de FCFA faisant d’elle le leader sur ces deux segments. L’analyse des encours de crédit et dépôts par type de client révèle que Afriland jouit d’une confiance auprès du secteur privé avec une exposition au secteur de l’ordre de 575 milliards FCFA.
Mais pour marquer davantage son ancrage dans le financement de l’économie, la banque se devra travailler à agrandir son portefeuille de créances à long terme qui représentent un bon coussin de sécurité pour le secteur productif. Les crédits de longue maturité ne représentent que 0,80% de son portefeuille à fin mai 2022. « C’est aussi du ressort d’Afriland First Bank de faire évoluer ses clients pour qu’il bénéficient des prêts qui favorisent l’investissement sur le long terme. La banque doit activer les mécanismes pour amener les clients à se conformer aux exigences requises dans l’attribution des prêts » commente un expert. Cela permettrait à la banque d’avoir une meilleure maîtrise du risque. En règle générale, les banques les moins prêteuses ont les taux de créances brutes en souffrance les plus bas tandis que les banques de détail sont en proie à l’épineux risque de non remboursement de la part des PME. Chez Afriland First Bank, ce risque représente 104 milliards de créances impayées. 30,2 milliards de ces créances sont couvertes par des sûretés réelles.
La griffe de l’expérience
Ajouté à cela, Afriland First Bank se doit d’agrandir son champ de solutions numériques centrées sur les clients et visant à répondre à leurs besoins et assurer l’efficacité de leurs activités. Une approche aujourd’hui bien implémentée par UBA et Ecobank. Ces défis et bien d’autres, Célestin Guela Simo les connais du bout des doigts lui qui a intégré la banque depuis l’année 2000. Il y a occupé plusieurs fonctions au sein de divers pôles d’activité parmi lesquels: chef de division projet, chef de département études et projets, chef de département financement des entreprises, directeur des risques, directeur central de l’exploitation entre autres. Le nouveau dirigeant est titulaire entre autres d’un diplôme d’ingénieur architecte de l’université de Liège en Belgique ; d’un Master Droit, Économie, Gestion, Mention Management et Administration des Entreprises, délivré par l’université Paris I Panthéon Sorbonne ; d’un MBA de l’IAE de Paris (Sorbonne Business School) et d’un Global Executive MBA de l’IFG Executive Education France.
Source : Ecomatin
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