Le Nigeria se positionne pour devenir la première nation africaine à émettre sa propre monnaie numérique. Suite à un processus d’appel d’offres auquel ont participé plusieurs entreprises, la Banque centrale du pays (CBN) a choisi la fintech caribéenne Bitt pour l’aider à déployer le naira numérique.
La société a déjà dirigé en début d’année le développement et le lancement de la première monnaie numérique émise par la banque centrale d’une union monétaire, la Banque centrale des Caraïbes orientales.
Selon les termes du partenariat, Bitt devra rendre accessible l’eNaira au segment de 211 millions de citoyens et résidents du Nigeria, d’ici fin 2021. Elle peut compter pour cela sur son système de gestion de monnaie numérique (DCMS), actuellement autorisé par les institutions financières nationales de six pays d’Amérique centrale et des Caraïbes. L’utilisation de ce produit réduira, apprend-on, le temps nécessaire au déploiement des applications nécessaires pour le naira numérique.
« La numérisation du naira profitera à l’ensemble de l’écosystème financier nigérian. Les avantages financiers et humanitaires qu’offre notre technologie seront transformateurs, notamment dans la vie des 50 millions de Nigérians non bancarisés », a commenté le PDG de Bitt, Brian Popelka, qui se dit fier de travailler sur un tel projet dans un pays bien connu pour son leadership en matière de fintech.
Il n’aura donc fallu attendre que quelques mois pour voir « l’annonce spéciale » promise en juin dernier par Rakiya Mohammed, directrice du département IT de la CBN. Celle-ci avait alors indiqué que l’institution pourrait lancer un pilote en 2021, alors qu’elle travaille depuis deux ans sur le projet d’eNaira, complémentaire au naira, et qui permettra d’améliorer l’inclusion financière, simplifier les paiements et réduire leurs coûts.
Si plusieurs Etats africains ont déclaré officiellement travailler sur des projets de monnaie numérique de banque centrale, le Nigeria devient le premier pays à poser des actions concrètes qui vont au-delà de la simple « étude de faisabilité ». Le Ghana qui a indiqué en juin être la nation africaine la plus en avance n’a toujours pas donné d’échéance claire. Les banques centrales d’Afrique du Sud et du Rwanda travaillent sur la question, alors que la BCEAO a indiqué être encore aux réflexions préliminaires.
Source: Agence Ecofin
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