Cinq mois après le départ anticipé de son directeur général , Roberto Azévêdo, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a enfin retrouvé un chef d’orchestre. Lundi, à l’issue d’un Conseil général extraordinaire, les 164 pays membres ont fait état d’un consensus pour nommer Ngozi Okonjo-Iweala, ex-ministre des finances du Nigéria, à deux reprises, et ex-numéro deux de la banque mondiale. C’est une première historique pour l’Organisation. Sa prise de fonction est prévue au 1er mars prochain pour un mandat qui s’achèvera le 31 août 2025.
Dès sa nomination, la directrice générale a appelé à une remise en marche de l’OMC. « Une OMC forte est essentielle si nous voulons nous remettre pleinement et rapidement des ravages causés par la pandémie de Covid-19. […] Notre organisation est confrontée à de nombreux défis mais en travaillant ensemble, nous pouvons collectivement rendre l’OMC plus forte, plus agile et mieux adaptée aux réalités d’aujourd’hui », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Pour Lisandra Flach, directrice de l’IFO Center for International Economics, cette nomination est une « occasion unique ». Après les années difficiles de Trump, a-t-elle déclaré dans un communiqué, il y a maintenant une chance de donner une nouvelle vie aux négociations commerciales internationales et de parvenir à un système plus stable qui ne soit pas basé sur des relations unilatérales. « Je connais Ngozi depuis de nombreuses années. Sa forte volonté et sa détermination la pousseront à promouvoir sans relâche le libre-échange au profit des peuples du monde entier » a tweeté l’actuelle présidente de la BCE, Christine Lagarde qui a côtoyé à de nombreuses reprises Nogozi Okonjo-Iweala lorsqu’elle dirigeait encore le Fonds monétaire international (FMI).
«Ayant soutenu la candidature de Mme Okonjo-Iweala depuis le début, l’UE se réjouit à présent de travailler en étroite collaboration avec elle pour conduire la réforme indispensable de l’institution. L’OMC doit être remaniée avec des règles à jour adaptées au monde d’aujourd’hui, axées sur les transformations durables et numériques de l’économie mondiale», a commenté Valdis Dombrovskis, le commissaire européen au commerce. Charles Michel, le président du Conseil européen, l’a assurée du total soutien de l’Union européenne.
Le plus dur commence
Désormais, les choses sérieuses vont débuter pour elle. Prioritairement, elle va devoir restaurer le bon fonctionnement du système judiciaire de l’OMC que l’ancienne administration américaine a bloqué en s’opposant au remplacement des juges. La nouvelle directrice va devoir faire preuve de diplomatie et de ténacité pour permettre l’émergence d’un consensus sur des sujets aussi divers que la réglementation du commerce électronique, la libéralisation de l’industrie des services, le respect de la propriété intellectuelle ou la régulation des subventions publiques. Du pain sur la planche en perspective alors qu’une réunion des 164 ministres du commerce doit se tenir cette année dans la capitale du Kazakhstan.
Source: lesechos.fr
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