Le 24 novembre 2020, le Sénégal a fait son premier test pour le lancement de la 5G. La Société nationale des télécommunications du Sénégal (SONATEL), détenue en majorité par le groupe français Orange, a mené les opérations. Si à ce niveau les efforts ont été concentrés sur les équipements et les technologies, certains aspects bloquent encore. L’un des points soulevés par le Syndicat des travailleurs de la Sonatel est le manque de formation de la ressource humaine.
Babacar Sarr, secrétaire général du syndicat, relevait lors d’une récente assise de cette association que le manque de compétences est le premier défis des travailleurs de la Sonatel. « Ce qui nous préoccupe, nous salariés, c’est que le personnel n’a pas été formé à la technique de la 5G. C’est un grand problème. Il nous a fallu l’accompagnement d’un autre opérateur ou équipementier pour pouvoir faire ce test. Il y a à revoir et à faire en sorte pour que les opérateurs aient cette compétence interne pour mener à bien l’activité, pour nous donner la possibilité de bénéficier des qualités de la 5G qui est une nouvelle technologie », a-t-il déclaré.
Avant le Sénégal, d’autres pays sur le continent ont fait l’expérience de la 5G. En Algérie, les préoccupations en matière de formation de la ressource humaine sont les mêmes. Ici, les programmes de formation supérieure n’ont pas encore été mis en jour. Seuls les enseignements sur le 3 et la 4G sont inscrits dans les programmes, notamment en cycle de Master. Une situation qui interpelle les universitaires algériens. Ces derniers ont mené un plaidoyer pour intégrer des cours sur la 5G dans les universités. Ils comptent profiter de la révision des programmes qui doit selon la loi se faire en 2021.
Le Nigeria, première puissance économique du continent, ne fait pas mieux. Ici aussi, la formation est un sujet peu présent dans le débat sur le déploiement de la 5G, qui pour l’instant tourne autour des équipements et des infrastructures.
Cependant, on note des avancées dans certains pays du continent. C’est le cas du Maroc où l’entreprise technologique chinoise Huawei a signé des accords avec 8 universités marocaines pour la formation de 12 000 étudiants en trois ans. Le groupe chinois a aussi lancé des formations du genre en Afrique du Sud, l’un des pays africains les plus avancés dans la mise en œuvre de la 5G.
Même si ces derniers exemples illustrent les efforts de formation dans certains pays, de manière générale, la mise à niveau des compétences des travailleurs n’est pas une priorité en Afrique. Et pourtant, dans un rapport intitulé Getting Ready for 5G: Preparing a Skilled Workforce for Future Wireless Networks publié en 2018, Wireless Infrastructure Association, un consortium mondial des opérateurs de téléphonie mobile, des fournisseurs d’infrastructure et des entreprises de services professionnels, avait déjà identifié la qualité de la ressource humaine comme un aspect primordial dans la bonne appropriation de cette technologie.
Au-delà de la nécessité de former les travailleurs de la 5G, le rapport appelle à changer de manière générale les formations dans tous les autres domaines qui seront impactés par cette technologie. En effet, la 5G apporte avec elle des changements sur le marché de l’emploi, suite aux nombreuses avancées technologiques qu’elle va induire : Internet des objets, véhicules autonomies, etc.
Vanessa Ngono Atangana
Source: Agence EcoFin
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