Le Maroc entreprend en ce moment de grands chantiers sociaux. Il y a bien évidemment le chantier royal de la couverture médicale et sociale, ainsi que le chantier de la réforme du système de santé. Pour ce faire, plusieurs points doivent être résolus pour pouvoir réussir ces opérations.
Dans une interview exclusive à Hespress, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a considéré qu’il n’est pas possible de mettre en oeuvre le chantier de la protection sociale sans qu’il y ait une structure hospitalière qualifiée, avant de préciser que des réformes majeures sont nécessaires vu que le système de santé au Maroc est « saturé », ce qui signifie qu’on ne peut plus en espérer plus.
Selon le ministre de la Santé, le Maroc a beaucoup tardé pour prendre des décisions audacieuses après 50 ans d’usure, d’accumulation de problèmes au sein du secteur et de pénuries massives, avant que des instructions royales ne viennent confirmer la nécessité de mettre fin à cette situation et opérer une révolution à travers de nouvelles réformes qui tiennent compte des ressources humaines et de l’intérêt du citoyen marocain.
Parmi les caractéristiques de la nouvelle réforme, le ministre de tutelle a évoqué l’approbation de la « gestion régionale ». Comment ? Ait Taleb a expliqué que chacune des régions du Royaume gérera ses ressources humaines médicales et fournira les moyens de formation, afin d’éviter la pression sur le centre et réduire ainsi les pénuries, qui s’élèvent aujourd’hui, selon le ministre, à 32.000 médecins et 65.000 infirmiers.
À la lumière de cette terrible pénurie des ressources humaines médicales, l’idée de réduire les années d’études en médecine à 6 ans au lieu de 7 s’est imposée, relève Ait Taleb, avant de préciser que le Maroc et la France sont les seuls pays qui ont continué à adopter 7 ans de formation en médecine malgré le développement technologique des moyens de formation et de pédagogie.
Ainsi, le Maroc vise à l’horizon 2025, de faire passer l’indicateur de 1,7 médecin pour 1.000 habitants à 2,5 médecins pour 1.000 habitants, et de le faire augmenter à 4,2 médecins pour 1.000 habitants dans les prochaines années, a fait savoir le ministre. Des chiffres qui font partie des objectifs de développement durable recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a rappelé Ait Taleb.
En réponse à une question d’Hespress concernant la triste réalité de certaines structures sanitaires, le ministre de la Santé a souligné que le Maroc dispose des meilleurs hôpitaux et d’équipements très avancés, refusant de se forger une vision du secteur à travers la situation des Urgences qui ne reflète pas, selon lui, l’image des hôpitaux et des équipements de pointe, étant donné que 80% des 100 arrivées aux urgences ne sont pas en urgence médicale et contribuent ainsi à créer la confusion, a-t-il insisté.
Source: hespress
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